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Mercredi cinéma : "Cloclo" de Florent-Emilio Siri avec Jérémie Rénier

Publié le : 14-03-2012

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

Cloclo de Florent-Emilio Siri avec Jérémie RénierZoom nouveauté : "Cloclo" de Florent-Emilio Siri

L'histoire
Cloclo, c’est le destin tragique d’une icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans, qui plus de trente ans après sa disparition continue de fasciner. Star adulée et business man, bête de scène et pro du marketing avant l’heure, machine à tubes et patron de presse, mais aussi père de famille et homme à femmes…
Cloclo ou le portrait d’un homme complexe, multiple ; toujours pressé, profondément moderne et prêt à tout pour se faire aimer.
Un film de Florent-Emilio Siri avec Jérémie Rénier, Benoît Magimel, Monica Scattini, Sabrina Seyvecou, Ana Girardot, Joséphine Japy

 

Bonus : propos de Florent-Emilio Siri, réalisateur du film

Quand avez-vous entendu parler de ce projet pour la première fois ?
Quand vous êtes réalisateur, vous passez votre temps à chercher des sujets qui résonnent en vous. Et puis, des fois, un sujet vient à vous, s’impose à vous, que vous n’imaginiez pas. Cela faisait un certain nombre d’années que je croisais les producteurs, Cyril Colbeau-Justin et Jean-Baptiste Dupont, et que nous avions envie de travailler Cloclo de Florent-Emilio Siri avec Jérémie Rénierensemble. Ils me proposaient des films et on en discutait… Un jour, ils me parlent du projet "Cloclo", en m’engageant notamment à commencer par regarder un documentaire étonnant sur Claude François. Je pense que, ce qu’il y a d’important pour un réalisateur, c’est d’avoir quelque chose à dire de personnel dans les films et d’avoir une manière à soi de dire les choses. J’ai donc essayé, dans un premier temps, de me rappeler les souvenirs que j’avais de Claude François. Et il faut bien dire que ça correspondait pas mal aux clichés de tout le monde : le "chanteur à minettes", son côté superficiel et kitsch, les paillettes… Par contre, j’ai un souvenir d’enfance qui m’avait marqué : je devais avoir 10 ans, j’étais très amoureux d’une fille et très malheureux car elle ne faisait pas attention à moi ; et je me revois en train de m’asseoir sur le rebord d’un trottoir, les yeux mouillés, avec en tête la chanson "Je suis le mal aimé". Plus je fredonnais et plus j’étais ému. Et puis, en repensant à tout ça, je me suis rendu compte que, comme beaucoup de gens, je connaissais énormément de chansons de Claude François, quand bien même je n’avais jamais acheté un seul de ses disques. Enfin, la vraie révélation, ça a été de regarder ce fameux documentaire sur Claude François : là, j’ai découvert sa vie et surtout un véritable personnage de cinéma, avec un destin incroyable, une figure bourrée de contradictions, foudroyée jeune et très éloignée des clichés dont je parlais. Et je pense que les personnages de cinéma les plus intéressants sont ceux qui sont contradictoires. J’ai découvert que Claude François, on pouvait autant l’aimer que le détester, mais qu’il y avait toujours une raison à cela.
Par exemple, mon film précédent,"L’ennemi intime", montrait un personnage qui était contre la torture et qui se retrouvait finalement à torturer des gens. Enfin, la modernité de Claude François et son côté visionnaire m’ont également attiré. C’était un précurseur à plein de niveaux : il a été le premier à créer un fan-club, à imposer des gens de couleur à la télévision française... Aujourd’hui encore, dans la chanson française, il n’y a pas d’autre personnalité qui puisse revendiquer une palette de talents aussi large, avec son côté showman à l’américaine, l’homme aux 40 tubes, qui sait chanter, danser, qui produit sa musique comme celle d’autres artistes, qui est patron de presse, photographe de charme, qui dirige un magazine chargé de faire sa propre publicité, etc.

Cloclo de Florent-Emilio Siri avec Jérémie RénierEt qu’est-ce qui vous a le plus captivé dans ce personnage ?
Son parcours d’homme. En fait, contre toute attente, je me suis identifié à lui sur pas mal de points et notamment sur son ascension sociale. Quand on part de rien, ou de pas grand chose, et qu’on arrive finalement à vivre de sa passion, ça crée d’autres angoisses. J’ai perdu ma mère jeune et je sais que, pour devenir un homme, c’est important le modèle des parents. Quand il en manque un, je crois qu’on se construit d’une autre manière. C’est une épreuve terrible et en même temps, bizarrement, ça rend plus fort. Son côté artiste qui pense d’abord au public m’a beaucoup parlé également. Et puis il y a son côté italien, qui lui vient de sa mère, avec ce narcissisme mais aussi ce professionnalisme et sa maniaquerie, avec le sérieux que l’on accorde au travail que l’on fait. Ce que je trouvais fascinant en lui, c’est que, malgré la lumière qui était braquée sur lui, il a fini par se perdre : il n’aimait pas son physique, il n’a jamais vraiment réussi à devenir père, il est toujours resté plus ou moins enfant. Enfin, moi qui suis fan de soul music, j’ai été frappé par son sens du rythme et par ce qu’il a amené dans la chanson française et qui était justement hérité de la soul. Ce qui a constitué une vraie révélation pour moi, c’était le fait qu’il mettait sa vie en chansons, comme par exemple en ce qui concerne "Comme d’habitude" et "Le Mal aimé". Ça, j’étais toujours passé à côté. Par exemple, je ne savais pas qu’il était né en Égypte. Et quand on apprend ça et qu’on sait qu’il boucle la boucle avec "Alexandrie, Alexandra", sa dernière chanson, ça met en lumière pas mal de choses.
C’était aussi un personnage assez sain, qui ne se droguait pas, qui n’avait pas de problème d’alcool. Et ça, c’était très intéressant parce que ça permettait de créer un personnage qui allait à l’encontre des clichés du biopic d’artiste, comme l’autodestruction, qui est souvent un élément de caractérisation un peu trop facile pour mettre l’accent sur la difficulté qu’éprouve l’artiste à vivre. Cet élément-là, on l’avait Cloclo de Florent-Emilio Siri avec Jérémie Rénierévidemment avec Claude François, mais de manière plus subtile, plus souterraine, car c’est un personnage encore une fois bourré de failles, de fêlures, de névroses mais qui essaie désespérément de les étouffer sous son besoin de contrôle maladif. Et c’est ça qui est fascinant avec Claude François, c’est que tout le monde a un cliché en tête alors que ce type était tout sauf un cliché.

Après le drame social, le film d’action, le thriller à suspense et le film de guerre, vous faites cette fois-ci un biopic. Est-ce que vous vous remettez en cause à chaque film ?
J’ai fait 5 films en 15 ans. Quand on fait du cinéma, on s’aperçoit que le segment qui compte le plus dans le mot long métrage, c’est long. C’est long à faire un film. Et je dis toujours que j’aime le cinéma de A à Z, d’Antonioni à Zinnemann en passant par Ophüls et Scorsese. Et j’apprécie particulièrement la démarche de cinéastes comme Renoir, Polanski ou Truffaut, qui ont investi plein de genres très différents. Bon, après, cette volonté de vouloir tout faire n’est pas ce qui prédétermine le choix de mon film suivant. Ce qui m’attire avant tout, au départ d’un projet, c’est un sujet. Et là, en l’occurrence, je ne me suis pas dit : tiens, maintenant, je vais faire un biopic. On est venu me voir avec un projet et j’y ai vu des choses qui m’intéressaient, que je n’avais pas forcément faites avant, comme par exemple la possibilité de traiter la figure de la famille. Rien que ce thème-là, c’est quelque chose qui me concerne beaucoup, aujourd’hui que je suis père de famille, alors que mes premiers films portaient davantage sur l’amitié.
Et puis, avec "Cloclo", il y avait aussi l’opportunité de faire un film sur le destin, sur le destin d’un artiste, qui aille de sa naissance à sa mort. J’aime beaucoup ça au cinéma parce que ça permet de faire quelque chose d’assez épique tout en restant au niveau de l’individu, de l’intime. Un réalisateur comme Franklin J. Schaffner, qui a fait "Papillon" ou "Patton", était très fort pour faire ce genre de films. Bref, j’avais envie de faire un film qui ait ce genre de largeur. Et au-delà du biopic, ce que j’avais vraiment envie de faire, c’était un film musical sur un artiste. J’ai fait 30 clips vidéo dans les années 90 et j’ai toujours rêvé de faire un film musical.Cloclo de Florent-Emilio Siri avec Jérémie Rénier

Parlez-nous un peu du casting…
J’avais deux conditions sine qua non pour accepter de faire ce film : tout d’abord, je voulais à tout prix travailler avec le scénariste Julien Rappeneau, dont j’admirais le travail. Et ensuite, je voulais Jérémie Renier pour le rôle principal. Pas seulement pour la ressemblance mais pour son immense talent et sa capacité de travail. J’avais vu son travail chez les frères Dardenne et il m’avait beaucoup impressionné. Dès mes premiers rendez-vous avec lui, j’ai vu en plus un bosseur extraordinaire, qui a accepté d’apprendre plein de choses, comme la danse ou les percussions, pour composer son personnage et qui s’est immergé dans son rôle avec un courage étonnant. Il fallait ça pour rentrer dans la peau de Claude François. Dès que je le voyais arriver sur le plateau, dans son costume, ça me faisait jubiler parce qu’il était déjà dans le rôle avant même qu’on donne le clap : il parlait comme lui, il bougeait comme lui. Quant à Benoît Magimel, je l’ai toujours voulu pour jouer le rôle de Paul Lederman, l’impresario de Claude François. Benoît fait partie de ma famille de cinéma, avec d’autres acteurs comme Marc Barbé, qui joue ici le père de Cloclo, ou Éric Savin, qui jouait déjà dans mon tout premier film, "Une minute de silence". Mais en fait, sur ce film, avant même que je l’engage, c’est Jérémie Renier qui m’a parlé de Benoît. Ils sont tous les deux amis et, dans la vie, ils ont un peu le même type de relation que Cloclo et Lederman : Benoît est un peu le grand frère de cinéma de Jérémie. Pour l’anecdote, Benoît est dans tous mes films. Même pour "Otage", le thriller américain que j’ai tourné avec Bruce Willis, j’ai trouvé le moyen de le prendre pour lui faire doubler la voix de l’un des personnages principaux. Et pour le reste du casting, je tenais vraiment à avoir des talents neufs. J’ai dû voir près de 400 acteurs et ceux que j’ai retenus m’ont vraiment bluffé. Comme Monica Scattini, grande actrice italienne qui a joué notamment chez Ettore Scola, et qui joue la mère de Claude François avec une implication totale. Ou comme Ana Girardot, qui interprète Isabelle, la mère des enfants de Claude François, ou Joséphine Japy, qui interprète France Gall. En fait, je ne voulais pas que le spectateur s’amuse à repérer quel acteur connu jouait tel personnage connu, comme c’est souvent le cas dans les biopics. Je ne voulais pas que le spectateur sorte du film.
(extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"Nos plus belles vacances" de Philippe Lellouche
"Martha Marcy May Marlene" de Sean Durkin
"La mer à boire" de Jacques Maillot

"La désintégration" de Philippe Faucon
"Une bouteille à la mer" de Thierry Binisti
"Elles" de Malgoska Szumowska
"Sport de filles" de Patricia Mazuy
"Une vie meilleure" de Cédric Kahn
"La délicatesse" de David et Stéphane Foenkinos

 

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

Cloclo de Florent-Emilio Siri avec Jérémie RénierZoom nouveauté : "Cloclo" de Florent-Emilio Siri

L'histoire
Cloclo, c’est le destin tragique d’une icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans, qui plus de trente ans après sa disparition continue de fasciner. Star adulée et business man, bête de scène et pro du marketing avant l’heure, machine à tubes et patron de presse, mais aussi père de famille et homme à femmes…
Cloclo ou le portrait d’un homme complexe, multiple ; toujours pressé, profondément moderne et prêt à tout pour se faire aimer.
Un film de Florent-Emilio Siri avec Jérémie Rénier, Benoît Magimel, Monica Scattini, Sabrina Seyvecou, Ana Girardot, Joséphine Japy

 

Bonus : propos de Florent-Emilio Siri, réalisateur du film

Quand avez-vous entendu parler de ce projet pour la première fois ?
Quand vous êtes réalisateur, vous passez votre temps à chercher des sujets qui résonnent en vous. Et puis, des fois, un sujet vient à vous, s’impose à vous, que vous n’imaginiez pas. Cela faisait un certain nombre d’années que je croisais les producteurs, Cyril Colbeau-Justin et Jean-Baptiste Dupont, et que nous avions envie de travailler Cloclo de Florent-Emilio Siri avec Jérémie Rénierensemble. Ils me proposaient des films et on en discutait… Un jour, ils me parlent du projet "Cloclo", en m’engageant notamment à commencer par regarder un documentaire étonnant sur Claude François. Je pense que, ce qu’il y a d’important pour un réalisateur, c’est d’avoir quelque chose à dire de personnel dans les films et d’avoir une manière à soi de dire les choses. J’ai donc essayé, dans un premier temps, de me rappeler les souvenirs que j’avais de Claude François. Et il faut bien dire que ça correspondait pas mal aux clichés de tout le monde : le "chanteur à minettes", son côté superficiel et kitsch, les paillettes… Par contre, j’ai un souvenir d’enfance qui m’avait marqué : je devais avoir 10 ans, j’étais très amoureux d’une fille et très malheureux car elle ne faisait pas attention à moi ; et je me revois en train de m’asseoir sur le rebord d’un trottoir, les yeux mouillés, avec en tête la chanson "Je suis le mal aimé". Plus je fredonnais et plus j’étais ému. Et puis, en repensant à tout ça, je me suis rendu compte que, comme beaucoup de gens, je connaissais énormément de chansons de Claude François, quand bien même je n’avais jamais acheté un seul de ses disques. Enfin, la vraie révélation, ça a été de regarder ce fameux documentaire sur Claude François : là, j’ai découvert sa vie et surtout un véritable personnage de cinéma, avec un destin incroyable, une figure bourrée de contradictions, foudroyée jeune et très éloignée des clichés dont je parlais. Et je pense que les personnages de cinéma les plus intéressants sont ceux qui sont contradictoires. J’ai découvert que Claude François, on pouvait autant l’aimer que le détester, mais qu’il y avait toujours une raison à cela.
Par exemple, mon film précédent,"L’ennemi intime", montrait un personnage qui était contre la torture et qui se retrouvait finalement à torturer des gens. Enfin, la modernité de Claude François et son côté visionnaire m’ont également attiré. C’était un précurseur à plein de niveaux : il a été le premier à créer un fan-club, à imposer des gens de couleur à la télévision française... Aujourd’hui encore, dans la chanson française, il n’y a pas d’autre personnalité qui puisse revendiquer une palette de talents aussi large, avec son côté showman à l’américaine, l’homme aux 40 tubes, qui sait chanter, danser, qui produit sa musique comme celle d’autres artistes, qui est patron de presse, photographe de charme, qui dirige un magazine chargé de faire sa propre publicité, etc.

Cloclo de Florent-Emilio Siri avec Jérémie RénierEt qu’est-ce qui vous a le plus captivé dans ce personnage ?
Son parcours d’homme. En fait, contre toute attente, je me suis identifié à lui sur pas mal de points et notamment sur son ascension sociale. Quand on part de rien, ou de pas grand chose, et qu’on arrive finalement à vivre de sa passion, ça crée d’autres angoisses. J’ai perdu ma mère jeune et je sais que, pour devenir un homme, c’est important le modèle des parents. Quand il en manque un, je crois qu’on se construit d’une autre manière. C’est une épreuve terrible et en même temps, bizarrement, ça rend plus fort. Son côté artiste qui pense d’abord au public m’a beaucoup parlé également. Et puis il y a son côté italien, qui lui vient de sa mère, avec ce narcissisme mais aussi ce professionnalisme et sa maniaquerie, avec le sérieux que l’on accorde au travail que l’on fait. Ce que je trouvais fascinant en lui, c’est que, malgré la lumière qui était braquée sur lui, il a fini par se perdre : il n’aimait pas son physique, il n’a jamais vraiment réussi à devenir père, il est toujours resté plus ou moins enfant. Enfin, moi qui suis fan de soul music, j’ai été frappé par son sens du rythme et par ce qu’il a amené dans la chanson française et qui était justement hérité de la soul. Ce qui a constitué une vraie révélation pour moi, c’était le fait qu’il mettait sa vie en chansons, comme par exemple en ce qui concerne "Comme d’habitude" et "Le Mal aimé". Ça, j’étais toujours passé à côté. Par exemple, je ne savais pas qu’il était né en Égypte. Et quand on apprend ça et qu’on sait qu’il boucle la boucle avec "Alexandrie, Alexandra", sa dernière chanson, ça met en lumière pas mal de choses.
C’était aussi un personnage assez sain, qui ne se droguait pas, qui n’avait pas de problème d’alcool. Et ça, c’était très intéressant parce que ça permettait de créer un personnage qui allait à l’encontre des clichés du biopic d’artiste, comme l’autodestruction, qui est souvent un élément de caractérisation un peu trop facile pour mettre l’accent sur la difficulté qu’éprouve l’artiste à vivre. Cet élément-là, on l’avait Cloclo de Florent-Emilio Siri avec Jérémie Rénierévidemment avec Claude François, mais de manière plus subtile, plus souterraine, car c’est un personnage encore une fois bourré de failles, de fêlures, de névroses mais qui essaie désespérément de les étouffer sous son besoin de contrôle maladif. Et c’est ça qui est fascinant avec Claude François, c’est que tout le monde a un cliché en tête alors que ce type était tout sauf un cliché.

Après le drame social, le film d’action, le thriller à suspense et le film de guerre, vous faites cette fois-ci un biopic. Est-ce que vous vous remettez en cause à chaque film ?
J’ai fait 5 films en 15 ans. Quand on fait du cinéma, on s’aperçoit que le segment qui compte le plus dans le mot long métrage, c’est long. C’est long à faire un film. Et je dis toujours que j’aime le cinéma de A à Z, d’Antonioni à Zinnemann en passant par Ophüls et Scorsese. Et j’apprécie particulièrement la démarche de cinéastes comme Renoir, Polanski ou Truffaut, qui ont investi plein de genres très différents. Bon, après, cette volonté de vouloir tout faire n’est pas ce qui prédétermine le choix de mon film suivant. Ce qui m’attire avant tout, au départ d’un projet, c’est un sujet. Et là, en l’occurrence, je ne me suis pas dit : tiens, maintenant, je vais faire un biopic. On est venu me voir avec un projet et j’y ai vu des choses qui m’intéressaient, que je n’avais pas forcément faites avant, comme par exemple la possibilité de traiter la figure de la famille. Rien que ce thème-là, c’est quelque chose qui me concerne beaucoup, aujourd’hui que je suis père de famille, alors que mes premiers films portaient davantage sur l’amitié.
Et puis, avec "Cloclo", il y avait aussi l’opportunité de faire un film sur le destin, sur le destin d’un artiste, qui aille de sa naissance à sa mort. J’aime beaucoup ça au cinéma parce que ça permet de faire quelque chose d’assez épique tout en restant au niveau de l’individu, de l’intime. Un réalisateur comme Franklin J. Schaffner, qui a fait "Papillon" ou "Patton", était très fort pour faire ce genre de films. Bref, j’avais envie de faire un film qui ait ce genre de largeur. Et au-delà du biopic, ce que j’avais vraiment envie de faire, c’était un film musical sur un artiste. J’ai fait 30 clips vidéo dans les années 90 et j’ai toujours rêvé de faire un film musical.Cloclo de Florent-Emilio Siri avec Jérémie Rénier

Parlez-nous un peu du casting…
J’avais deux conditions sine qua non pour accepter de faire ce film : tout d’abord, je voulais à tout prix travailler avec le scénariste Julien Rappeneau, dont j’admirais le travail. Et ensuite, je voulais Jérémie Renier pour le rôle principal. Pas seulement pour la ressemblance mais pour son immense talent et sa capacité de travail. J’avais vu son travail chez les frères Dardenne et il m’avait beaucoup impressionné. Dès mes premiers rendez-vous avec lui, j’ai vu en plus un bosseur extraordinaire, qui a accepté d’apprendre plein de choses, comme la danse ou les percussions, pour composer son personnage et qui s’est immergé dans son rôle avec un courage étonnant. Il fallait ça pour rentrer dans la peau de Claude François. Dès que je le voyais arriver sur le plateau, dans son costume, ça me faisait jubiler parce qu’il était déjà dans le rôle avant même qu’on donne le clap : il parlait comme lui, il bougeait comme lui. Quant à Benoît Magimel, je l’ai toujours voulu pour jouer le rôle de Paul Lederman, l’impresario de Claude François. Benoît fait partie de ma famille de cinéma, avec d’autres acteurs comme Marc Barbé, qui joue ici le père de Cloclo, ou Éric Savin, qui jouait déjà dans mon tout premier film, "Une minute de silence". Mais en fait, sur ce film, avant même que je l’engage, c’est Jérémie Renier qui m’a parlé de Benoît. Ils sont tous les deux amis et, dans la vie, ils ont un peu le même type de relation que Cloclo et Lederman : Benoît est un peu le grand frère de cinéma de Jérémie. Pour l’anecdote, Benoît est dans tous mes films. Même pour "Otage", le thriller américain que j’ai tourné avec Bruce Willis, j’ai trouvé le moyen de le prendre pour lui faire doubler la voix de l’un des personnages principaux. Et pour le reste du casting, je tenais vraiment à avoir des talents neufs. J’ai dû voir près de 400 acteurs et ceux que j’ai retenus m’ont vraiment bluffé. Comme Monica Scattini, grande actrice italienne qui a joué notamment chez Ettore Scola, et qui joue la mère de Claude François avec une implication totale. Ou comme Ana Girardot, qui interprète Isabelle, la mère des enfants de Claude François, ou Joséphine Japy, qui interprète France Gall. En fait, je ne voulais pas que le spectateur s’amuse à repérer quel acteur connu jouait tel personnage connu, comme c’est souvent le cas dans les biopics. Je ne voulais pas que le spectateur sorte du film.
(extrait dossier de presse)

 

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"Nos plus belles vacances" de Philippe Lellouche
"Martha Marcy May Marlene" de Sean Durkin
"La mer à boire" de Jacques Maillot

"La désintégration" de Philippe Faucon
"Une bouteille à la mer" de Thierry Binisti
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"Sport de filles" de Patricia Mazuy
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