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Mercredi cinéma : "Cigarettes et chocolat chaud" de Sophie Reine avec Gustave Kervern et Camille Cottin.

Publié le : 14-12-2016

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation

 

CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD de Sophie ReineSortie de la semaine : "Cigarettes et chocolat chaud" de Sophie Reine

L'histoire
Denis Patar est un père aimant mais débordé qui se débat seul avec l’éducation de ses filles, Janis 13 ans et Mercredi 9 ans, deux boulots et une bonne dose de système D.
Un soir Denis oublie, une fois de trop, Mercredi à la sortie de l’école. Une enquêtrice sociale passe alors le quotidien de la famille Patar à la loupe et oblige Denis à un « stage de parentalité ».
Désormais les Patar vont devoir rentrer dans le rang…
Un film de Sophie Reine avec Gustave Kervern, Camille Cottin, Heloïse Dugas, Fanie Zanini et Thomas Guy.

>> Bande annonce

 

Bonus : propos de Sophie Reine, réalisatrice du film.

Vous avez un parcours de réalisatrice atypique puisque vous êtes monteuse.
Oui. C’est les mains dans le chutier de pellicule 35 mm de grands monteurs dont j’étais l’assistante, comme Martine Giordano (monteuse de Maurice Pialat, André Téchiné et Xavier Beauvois notamment), que je suis tombée amoureuse de ce travail créatif et complexe, qui demande une grande organisation et une maîtrise absolue de ses nerfs. Tout moi, quoi ! (rires).
CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD de Sophie ReineMartine m’a appris à bousculer la structure d’un film, jouer avec le rythme, et surtout « écouter mon instinct ».
Je suis une cinéphile aux goûts éclectiques. Dans mes choix de films, c’est pareil. J’aime faire le grand écart entre un "Rocky" dactylographique ("Populaire" de Régis Roinsard), un film de mafieux à Marseille dans les années 70 ("La French" de Cédric Jimenez), une histoire d’amour sur fond de western kurde ("My sweet pepper land" d’Hiner Saleem) et une comédie palestinienne dans un salon de coiffure à Gaza ("Degrade" des frères Nasser).

Quelle est la genèse du projet ?
À la fin de la post-production du "Premier jour du reste de ta vie", j’ai fabriqué un détournement du film, un peu ma vision de l’aventure humaine du projet qui mélangeait films en super 8, animation, photos, pâte à modeler, stop motion… À l’issue de la projection de ce petit objet filmique de bric et de broc, Isabelle Grellat, la productrice de Remi, m’a proposé de réaliser mon film. J’étais tétanisée !
Je me suis finalement lancée, entre anxiété et excitation, dans la réalisation de mon court-métrage "Jeanine ou mes parents n'ont rien d'exceptionnel" avec Léa Drucker et Denis Menochet. L’aventure était géniale, du coup j’ai récidivé.

CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD de Sophie ReineComment s’est passée l’écriture de "Cigarettes et chocolat chaud" ?
Je me rends compte aujourd’hui à quel point mon métier de monteuse m’a préparée à cette remise en question permanente et cette patience sans limites qu’exigent l’écriture d’un long-métrage.
J’ai mis 4 ans à finaliser le scénario, tout en continuant à monter des longs-métrages. Et puis, j’ai eu la chance de rencontrer Gladys Marciano, qui est devenue ma coscénariste en cours de route. Elle a su canaliser ma profusion d’idées à tendance bordélique (et corriger mes fautes d’orthographe !).

Vous faites le portrait d’une famille hors normes, qu’est-ce qui vous a donné envie de traiter ce sujet ?

Comment est la vie pour ceux qui évoluent hors des cadres et quels sont les dommages collatéraux pour leur entourage ? C’était déjà le thème de mon court-métrage : une adolescente élevée par des parents hippies et qui cherche un cadre à tout prix.
Mes films ont une part autobiographique : j’ai un mal fou à situer la norme, peut-être parce que j’ai grandi dans un appartement à Paris avec un singe et une chèvre comme animaux de compagnie ! Chez les Patar, comme chez les Reine, on porte des chaussettes dépareillées, on va au boulot avec des fringues multicolores parce que les tutus fuchsia des unes ont déteint sur les pantalons crème des autres, on mange des chips au petit-déj… bien loin des 5 fruits et légumes par jour et du régime sans gluten !
Mon père s’est retrouvé seul à nous élever avec mon frère et ma sœur, j’ai eu envie de décrire cette vie-là : un papa débordé qui cherche à protéger à tout prix ses CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD de Sophie Reineenfants d’un monde « où les mamans et les cochons d’inde meurent sans prévenir ».
À cet équilibre précaire, j’avais besoin d’opposer un élément fort pour mettre Denis au pied du mur et le forcer à sortir de sa torpeur. Il y a quelques années, j’ai été bouleversée par un documentaire qui suivait un jeune garçon atteint du Syndrome Gilles de la Tourette, une maladie qu’on caricature cruellement, véritable handicap social, dont les symptômes explosent souvent à l’adolescence, quand la pression d’être comme les autres est la plus forte. Ce syndrome avait les allures d’une parabole sur la différence.
J’ai contacté l’AFSGT (Association Française du Syndrome Gilles de la Tourette) et le professeur Andreas Hartmann, référent de cette maladie rare à la Pitié Salpetrière qui ont aimé l’angle que je proposais et m’ont permis de rencontrer des familles concernées et correspondre avec elles tout au long du projet.

Dans le film, la pression vient d’une assistante sociale qui condamne le père à suivre un stage parental. Ce dispositif existe-t-il vraiment ?
Ça semble fou, mais oui, ce dispositif existe vraiment ! En cherchant quel élément extérieur pourrait venir ébranler l’équilibre fragile de la famille Patar, je me suis intéressée aux outils mis à la disposition des travailleurs sociaux. J’ai découvert que des « stages de soutien à la parentalité » ont été mis en place pour faire face à la délinquance juvénile en 2007.
Les parents dits « défaillants » sont condamnés par le juge pour enfants à suivre un stage au cours duquel on va leur apprendre à développer leur « compétence de parent ». Être un bon parent devient alors un boulot dans lequel on doit être performant. Les travailleurs sociaux s’insurgent d’ailleurs contre ces méthodes applicables à tous et se battent pour que l’aide aux familles soit un soutien sur le long terme en tenant compte de l’environnement particulier de chacun.

CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD de Sophie ReineParlez-nous du choix de Gustave Kervern et Camille Cottin pour les interpréter.
À travers son cinéma très original et sa personnalité engagée, Gustave était le Patar idéal ! Quand je lui ai envoyé le scénario, j’y ai carrément joint une lettre d’amour ! Trois heures plus tard, il débarquait au café en tongs et me disait « je ne suis pas acteur, pourquoi moi ? » ce à quoi j’ai répondu « ça tombe bien, je ne suis pas réalisatrice, allons-y ! ». Il m’a fait confiance, s’est investi à 200% et a créé une complicité immédiate avec les petites. Je le soupçonne d’être un papa comme ça : instinctif, flippé et tendre.
Pour Camille, j’étais déjà une grande fan des programmes courts, "Connasse", où elle fait une performance d’actrice et je l’ai adorée, fragile et amoureuse, dans "toute première fois" de Noémie Saglio et Maxime Govare. Cet hiver, elle m’a impressionnée au théâtre, dans la pièce "Idem", mise en scène par Igor Mendjsky.
Notre première rencontre, fut un vrai coup de foudre… sur Skype ! Camille devait accoucher peu de temps avant le début du tournage mais elle m’a dit « même pas peur ! ». Elle a préparé son rôle son bébé dans les bras, et rencontré les assistantes sociales qui m’ont inspirée.
Nous avions la même vision du personnage : une jeune femme enfermée dans le cadre strict de l’administration mais dédiée corps et âme à sa mission : préserver le bien-être des enfants. Une sorte de super nanny moderne qui fait ce qu’elle peut avec les outils qu’on lui donne. Et elle devait quand même être un peu fêlée pour connecter avec les Patar !
(extrait dossier de presse)

 

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation

 

CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD de Sophie ReineSortie de la semaine : "Cigarettes et chocolat chaud" de Sophie Reine

L'histoire
Denis Patar est un père aimant mais débordé qui se débat seul avec l’éducation de ses filles, Janis 13 ans et Mercredi 9 ans, deux boulots et une bonne dose de système D.
Un soir Denis oublie, une fois de trop, Mercredi à la sortie de l’école. Une enquêtrice sociale passe alors le quotidien de la famille Patar à la loupe et oblige Denis à un « stage de parentalité ».
Désormais les Patar vont devoir rentrer dans le rang…
Un film de Sophie Reine avec Gustave Kervern, Camille Cottin, Heloïse Dugas, Fanie Zanini et Thomas Guy.

>> Bande annonce

 

Bonus : propos de Sophie Reine, réalisatrice du film.

Vous avez un parcours de réalisatrice atypique puisque vous êtes monteuse.
Oui. C’est les mains dans le chutier de pellicule 35 mm de grands monteurs dont j’étais l’assistante, comme Martine Giordano (monteuse de Maurice Pialat, André Téchiné et Xavier Beauvois notamment), que je suis tombée amoureuse de ce travail créatif et complexe, qui demande une grande organisation et une maîtrise absolue de ses nerfs. Tout moi, quoi ! (rires).
CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD de Sophie ReineMartine m’a appris à bousculer la structure d’un film, jouer avec le rythme, et surtout « écouter mon instinct ».
Je suis une cinéphile aux goûts éclectiques. Dans mes choix de films, c’est pareil. J’aime faire le grand écart entre un "Rocky" dactylographique ("Populaire" de Régis Roinsard), un film de mafieux à Marseille dans les années 70 ("La French" de Cédric Jimenez), une histoire d’amour sur fond de western kurde ("My sweet pepper land" d’Hiner Saleem) et une comédie palestinienne dans un salon de coiffure à Gaza ("Degrade" des frères Nasser).

Quelle est la genèse du projet ?
À la fin de la post-production du "Premier jour du reste de ta vie", j’ai fabriqué un détournement du film, un peu ma vision de l’aventure humaine du projet qui mélangeait films en super 8, animation, photos, pâte à modeler, stop motion… À l’issue de la projection de ce petit objet filmique de bric et de broc, Isabelle Grellat, la productrice de Remi, m’a proposé de réaliser mon film. J’étais tétanisée !
Je me suis finalement lancée, entre anxiété et excitation, dans la réalisation de mon court-métrage "Jeanine ou mes parents n'ont rien d'exceptionnel" avec Léa Drucker et Denis Menochet. L’aventure était géniale, du coup j’ai récidivé.

CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD de Sophie ReineComment s’est passée l’écriture de "Cigarettes et chocolat chaud" ?
Je me rends compte aujourd’hui à quel point mon métier de monteuse m’a préparée à cette remise en question permanente et cette patience sans limites qu’exigent l’écriture d’un long-métrage.
J’ai mis 4 ans à finaliser le scénario, tout en continuant à monter des longs-métrages. Et puis, j’ai eu la chance de rencontrer Gladys Marciano, qui est devenue ma coscénariste en cours de route. Elle a su canaliser ma profusion d’idées à tendance bordélique (et corriger mes fautes d’orthographe !).

Vous faites le portrait d’une famille hors normes, qu’est-ce qui vous a donné envie de traiter ce sujet ?

Comment est la vie pour ceux qui évoluent hors des cadres et quels sont les dommages collatéraux pour leur entourage ? C’était déjà le thème de mon court-métrage : une adolescente élevée par des parents hippies et qui cherche un cadre à tout prix.
Mes films ont une part autobiographique : j’ai un mal fou à situer la norme, peut-être parce que j’ai grandi dans un appartement à Paris avec un singe et une chèvre comme animaux de compagnie ! Chez les Patar, comme chez les Reine, on porte des chaussettes dépareillées, on va au boulot avec des fringues multicolores parce que les tutus fuchsia des unes ont déteint sur les pantalons crème des autres, on mange des chips au petit-déj… bien loin des 5 fruits et légumes par jour et du régime sans gluten !
Mon père s’est retrouvé seul à nous élever avec mon frère et ma sœur, j’ai eu envie de décrire cette vie-là : un papa débordé qui cherche à protéger à tout prix ses CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD de Sophie Reineenfants d’un monde « où les mamans et les cochons d’inde meurent sans prévenir ».
À cet équilibre précaire, j’avais besoin d’opposer un élément fort pour mettre Denis au pied du mur et le forcer à sortir de sa torpeur. Il y a quelques années, j’ai été bouleversée par un documentaire qui suivait un jeune garçon atteint du Syndrome Gilles de la Tourette, une maladie qu’on caricature cruellement, véritable handicap social, dont les symptômes explosent souvent à l’adolescence, quand la pression d’être comme les autres est la plus forte. Ce syndrome avait les allures d’une parabole sur la différence.
J’ai contacté l’AFSGT (Association Française du Syndrome Gilles de la Tourette) et le professeur Andreas Hartmann, référent de cette maladie rare à la Pitié Salpetrière qui ont aimé l’angle que je proposais et m’ont permis de rencontrer des familles concernées et correspondre avec elles tout au long du projet.

Dans le film, la pression vient d’une assistante sociale qui condamne le père à suivre un stage parental. Ce dispositif existe-t-il vraiment ?
Ça semble fou, mais oui, ce dispositif existe vraiment ! En cherchant quel élément extérieur pourrait venir ébranler l’équilibre fragile de la famille Patar, je me suis intéressée aux outils mis à la disposition des travailleurs sociaux. J’ai découvert que des « stages de soutien à la parentalité » ont été mis en place pour faire face à la délinquance juvénile en 2007.
Les parents dits « défaillants » sont condamnés par le juge pour enfants à suivre un stage au cours duquel on va leur apprendre à développer leur « compétence de parent ». Être un bon parent devient alors un boulot dans lequel on doit être performant. Les travailleurs sociaux s’insurgent d’ailleurs contre ces méthodes applicables à tous et se battent pour que l’aide aux familles soit un soutien sur le long terme en tenant compte de l’environnement particulier de chacun.

CIGARETTES ET CHOCOLAT CHAUD de Sophie ReineParlez-nous du choix de Gustave Kervern et Camille Cottin pour les interpréter.
À travers son cinéma très original et sa personnalité engagée, Gustave était le Patar idéal ! Quand je lui ai envoyé le scénario, j’y ai carrément joint une lettre d’amour ! Trois heures plus tard, il débarquait au café en tongs et me disait « je ne suis pas acteur, pourquoi moi ? » ce à quoi j’ai répondu « ça tombe bien, je ne suis pas réalisatrice, allons-y ! ». Il m’a fait confiance, s’est investi à 200% et a créé une complicité immédiate avec les petites. Je le soupçonne d’être un papa comme ça : instinctif, flippé et tendre.
Pour Camille, j’étais déjà une grande fan des programmes courts, "Connasse", où elle fait une performance d’actrice et je l’ai adorée, fragile et amoureuse, dans "toute première fois" de Noémie Saglio et Maxime Govare. Cet hiver, elle m’a impressionnée au théâtre, dans la pièce "Idem", mise en scène par Igor Mendjsky.
Notre première rencontre, fut un vrai coup de foudre… sur Skype ! Camille devait accoucher peu de temps avant le début du tournage mais elle m’a dit « même pas peur ! ». Elle a préparé son rôle son bébé dans les bras, et rencontré les assistantes sociales qui m’ont inspirée.
Nous avions la même vision du personnage : une jeune femme enfermée dans le cadre strict de l’administration mais dédiée corps et âme à sa mission : préserver le bien-être des enfants. Une sorte de super nanny moderne qui fait ce qu’elle peut avec les outils qu’on lui donne. Et elle devait quand même être un peu fêlée pour connecter avec les Patar !
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