A l'heure où le monde évolue très rapidement, nous apercevons parfois dans le paysage quelques vestiges d'un passé pas si lointain… C'est le cas avec ces glacières qui n'ont plus eu d'utilité avec l'arrivée des premiers réfrigérateurs… Nous pouvons tout de même en observer quelques-unes bien conservées dans la région et plus particulièrement à Saint-Prix et Franconville.
Revenons d'abord sur l'histoire des glacières…
Dès l'Antiquité, les hommes ont cherché à stocker la glace et à partir de XVIIe siècle ont été construites des cavités calorifugées où l'on conservait la glace ou de la neige que l'on avait récupérée pendant l'hiver. Ces glacières étaient en bois ou en pierre. Comme cela représentait un coût d'en construire, seuls les personnes riches pouvaient se permettre d'en posséder une. C'est pourquoi la plupart des glacières se retrouvaient sur les terrains d'anciens châteaux. Et la Vallée de Montmorency ne fait pas exception à cette règle. Notre historien local Gérard Ducoeur, membre de l'association Valmorency, en a recensé 22 dont 8 seulement sont conservées.
Il nous confirme aussi que « pratiquement, la glacière maçonnée dans un état de conservation plus ou moins bon, est le seul type que l’on rencontre encore actuellement en nombre important, aussi bien en France qu’à l’étranger. À partir du milieu du XVIIe siècle, le diamètre de cuve le plus courant se situe entre 4 et 5 m, mais celles de grands châteaux ou du type industriel (jusqu’à 50 000 tonnes) vont jusqu’à 10, voire 12 mètres ».
Intéressons-nous maintenant à la glacière du fief de Rubelles à Saint-Prix.
En 1854, le Baron Double que nous a fait découvrir André Monneau dans sa chronique sur l'histoire de la Forêt de Montmorency (voir article) a demandé au paysagiste Louis-Sulpice Varé de remodeler sa propriété et a fait construire une glacière. Celle-ci subsiste à Saint-Prix, sous un monticule boisé, située dans un petit parc communal protégé, rue de la Marne.
Gérad Ducoeur nous confie une découverte réalisée lors de la préparation du dossier de sauvegarde de cette glacière en 1995 : « L’étude de l’hydraulique de l’ensemble du domaine a été réalisée et a permis de connaître les dimensions importantes de la grande pièce d’eau de ce parc qui mesurait 90 m de longueur et 20 m de largeur. C’est elle qui, en hiver, fournissait la glace que l’on stockait dans cette glacière. »
Après Saint-prix, l'autre exemple de glacière bien conservée se situe à Franconville. C'est en 1965, dans le parc de Château Cadet de Vaux que l'on a retrouvé les vestiges d'une glacière datant du XVIIIe siècle. Celle-ci a été construite à l'époque sur le domaine de la maison Suger, grande demeure qui fait face au château.
Bonus : Liste des glacières présentes dans la Vallée de Montmorency, recensées par Gérard Ducoeur (extrait du site internet de Valmorency)
Nous avons actuellement recensé, seulement pour la vallée de Montmorency, un total de 22 glacières maçonnées, réparties sur 12 communes, dont 8 seulement sont conservées, soit 36 % du total. Les communes concernées sont : Deuil (2, Châteaux La Barre, La Chevrette), Enghien (>3, Grand-Hôtel, Ormesson, Thermes), Eaubonne (2, Châteaux de La Chesnaie, de La Tour), Ermont (1, Château de Cernay), Franconville (3, parcs Châteaux du comte d’Albon, de Cadet de Vaux, de Michel Velut de la Crosnière), Margency (1, Château du Grand Bury), Montlignon (1, Château de la Maison Blanche), Montmorency (2, Parcs des Châteaux Crozat, de Mora), St-Leu (2, parcs Château-d’en-Bas, de La Chaumette), St-Prix (3, parcs de Rubelle et Double, Prieuré Blanc), Sannois (1, Château de la Seigneurie), Taverny (1, Château de Boissy).
Zoom sur la constitution de base d’une glacière
« Une glacière comporte un réservoir de glace, ou cuve. Sa capacité varie de 15 m3 environ pour les plus petites jusqu’à 10 000 m3 pour la plus grande ; 50 m3 est une capacité très courante. La cuve possède dans sa partie inférieure un dispositif d’évacuation d’eau de fusion (puisard), ses parois sont en matériaux isolants variés : bois, pierre, brique, terre, etc. Sa partie supérieure (coupole), également calorifugée, est pourvu d’un ou plusieurs accès, normalement fermés (sas à 2 portes ; orientés généralement au nord), qui permettent remplissage et extraction de la glace. N’étant pas possible toutefois d’éviter tout apport de chaleur extérieure, il faut accepter une perte de glace dans le temps. Cette perte varie suivant la qualité de la construction, du prélèvement plus ou moins fréquent et du climat local. Elle est comprise entre 1 et 15 % du volume par mois. Une valeur courante se situe autour de 3 % ».
(Source :Martin (J.), Glace naturelle et glacières, éd. Didro, 2005)
(Article publié en 2017 et actualisé en janvier 2021)
A l'heure où le monde évolue très rapidement, nous apercevons parfois dans le paysage quelques vestiges d'un passé pas si lointain… C'est le cas avec ces glacières qui n'ont plus eu d'utilité avec l'arrivée des premiers réfrigérateurs… Nous pouvons tout de même en observer quelques-unes bien conservées dans la région et plus particulièrement à Saint-Prix et Franconville.
Revenons d'abord sur l'histoire des glacières…
Dès l'Antiquité, les hommes ont cherché à stocker la glace et à partir de XVIIe siècle ont été construites des cavités calorifugées où l'on conservait la glace ou de la neige que l'on avait récupérée pendant l'hiver. Ces glacières étaient en bois ou en pierre. Comme cela représentait un coût d'en construire, seuls les personnes riches pouvaient se permettre d'en posséder une. C'est pourquoi la plupart des glacières se retrouvaient sur les terrains d'anciens châteaux. Et la Vallée de Montmorency ne fait pas exception à cette règle. Notre historien local Gérard Ducoeur, membre de l'association Valmorency, en a recensé 22 dont 8 seulement sont conservées.
Il nous confirme aussi que « pratiquement, la glacière maçonnée dans un état de conservation plus ou moins bon, est le seul type que l’on rencontre encore actuellement en nombre important, aussi bien en France qu’à l’étranger. À partir du milieu du XVIIe siècle, le diamètre de cuve le plus courant se situe entre 4 et 5 m, mais celles de grands châteaux ou du type industriel (jusqu’à 50 000 tonnes) vont jusqu’à 10, voire 12 mètres ».
Intéressons-nous maintenant à la glacière du fief de Rubelles à Saint-Prix.
En 1854, le Baron Double que nous a fait découvrir André Monneau dans sa chronique sur l'histoire de la Forêt de Montmorency (voir article) a demandé au paysagiste Louis-Sulpice Varé de remodeler sa propriété et a fait construire une glacière. Celle-ci subsiste à Saint-Prix, sous un monticule boisé, située dans un petit parc communal protégé, rue de la Marne.
Gérad Ducoeur nous confie une découverte réalisée lors de la préparation du dossier de sauvegarde de cette glacière en 1995 : « L’étude de l’hydraulique de l’ensemble du domaine a été réalisée et a permis de connaître les dimensions importantes de la grande pièce d’eau de ce parc qui mesurait 90 m de longueur et 20 m de largeur. C’est elle qui, en hiver, fournissait la glace que l’on stockait dans cette glacière. »
Après Saint-prix, l'autre exemple de glacière bien conservée se situe à Franconville. C'est en 1965, dans le parc de Château Cadet de Vaux que l'on a retrouvé les vestiges d'une glacière datant du XVIIIe siècle. Celle-ci a été construite à l'époque sur le domaine de la maison Suger, grande demeure qui fait face au château.
Bonus : Liste des glacières présentes dans la Vallée de Montmorency, recensées par Gérard Ducoeur (extrait du site internet de Valmorency)
Nous avons actuellement recensé, seulement pour la vallée de Montmorency, un total de 22 glacières maçonnées, réparties sur 12 communes, dont 8 seulement sont conservées, soit 36 % du total. Les communes concernées sont : Deuil (2, Châteaux La Barre, La Chevrette), Enghien (>3, Grand-Hôtel, Ormesson, Thermes), Eaubonne (2, Châteaux de La Chesnaie, de La Tour), Ermont (1, Château de Cernay), Franconville (3, parcs Châteaux du comte d’Albon, de Cadet de Vaux, de Michel Velut de la Crosnière), Margency (1, Château du Grand Bury), Montlignon (1, Château de la Maison Blanche), Montmorency (2, Parcs des Châteaux Crozat, de Mora), St-Leu (2, parcs Château-d’en-Bas, de La Chaumette), St-Prix (3, parcs de Rubelle et Double, Prieuré Blanc), Sannois (1, Château de la Seigneurie), Taverny (1, Château de Boissy).
Zoom sur la constitution de base d’une glacière
« Une glacière comporte un réservoir de glace, ou cuve. Sa capacité varie de 15 m3 environ pour les plus petites jusqu’à 10 000 m3 pour la plus grande ; 50 m3 est une capacité très courante. La cuve possède dans sa partie inférieure un dispositif d’évacuation d’eau de fusion (puisard), ses parois sont en matériaux isolants variés : bois, pierre, brique, terre, etc. Sa partie supérieure (coupole), également calorifugée, est pourvu d’un ou plusieurs accès, normalement fermés (sas à 2 portes ; orientés généralement au nord), qui permettent remplissage et extraction de la glace. N’étant pas possible toutefois d’éviter tout apport de chaleur extérieure, il faut accepter une perte de glace dans le temps. Cette perte varie suivant la qualité de la construction, du prélèvement plus ou moins fréquent et du climat local. Elle est comprise entre 1 et 15 % du volume par mois. Une valeur courante se situe autour de 3 % ».
(Source :Martin (J.), Glace naturelle et glacières, éd. Didro, 2005)
(Article publié en 2017 et actualisé en janvier 2021)
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