Si je vous parle d'un lac dans la Vallée de Montmorency, vous pensez évidemment au lac d'Enghien qui attire de nombreux promeneurs et touristes. Mais, aujourd'hui, j'attire votre attention sur le petit lac Marchais qui a toujours été, à travers les siècles, considéré comme un lac sacré !
Parlons d'abord sa situation géographique qui est très particulière et exceptionnelle : en effet, ce petit lac (0,5 ha) est situé sur le territoire de Deuil-la-Barre mais appartient à la ville de Groslay. Par un accord passé au XIXe siècle, les eaux du lac sont confiées à une société de pêche groslaysienne. Avouez que cette situation n'est pas banale !
Aujourd'hui, le lac Marchais est un havre de paix encore méconnu qui fait le bonheur des pécheurs car les eaux de ce grand étang sont très poissonneuses : gardons, goujons, perches carpes… Les familles peuvent aussi venir se promener, pique niquer autour du lac (le barbecue est même à votre disposition) …
Evoquons maintenant l'histoire du lac qui a connu ses heures de gloire à l'époque mérovingienne ! En effet, le lieu était devenu un lieu de culte pré-chrétien et théâtre de la fameuse légende de Saint-Eugène et de ses miracles
Le panneau informatif situé aux abords du lieu nous raconte l'histoire de Ercold, noble seigneur mérovingien qui possédait la "villa Diogilo" : « une nuit, Saint-Denis lui apparut en songe, lui révéla l'existence du corps du saint homme Eugène dans le lac situé dans sa propriété et l'engagea à l'en retirer pour lui fournir une sépulture chrétienne.
Des miracles s'accomplirent au tombeau du saint et l'oratoire bientôt complété par un prieuré, devint un lieu de pèlerinage fort important pendant toute la période carolingienne qui suit. Il fut ensuite transformé en chapelle puis en église au XIe siècle.
Les pèlerinages cessèrent lorsque le corps de Saint-Eugène au temps des invasions normandes fut conduit à Saint-Denis où il demeura. Un moine de cette abbaye rédigea la vie de Saint-Eugène de Deuil sous une forme légendaire et fit, du saint local, le premier évêque de Tolède en Espagne. Une grande partie des reliques du saint retiré du lac Marchais reposent à Tolède depuis le XVIe siècle. »
A XVIIIe siècle, l'église a récupéré une relique du fameux Saint-Eugène et en 1882 un oratoire a même été construit au bord du lac et des processions sont organisées. Mais au XXe siècle, le culte s'étiola, et l'oratoire a été abandonné puis malheureusement démonté…
Horaires d'ouverture : le lac marchais est accessible tous les jours de 7h à 19h, fermé le mardi (ouverture exceptionnelle si le mardi est un jour férié)
Bonus : la légende complète de Saint-Eugène, extraite du site internet de la ville de Deuil-la-Barre)
Les passionnés d'histoire s'arrêteront certainement sur l'origine de la création du village et de son église puisqu'elle repose sur une légende dont le récit remonte à l'époque mérovingienne : La légende de Saint-Eugène. Rédigée au IXème siècle par les moines de l'abbaye de Saint-Denis, la légende raconte que le seigneur Ercolde, possesseur de la villa Diogilo fut miraculeusement averti dans son sommeil par Saint-Denis que Saint-Eugène, archevêque de Tolède et compagnon de Saint-Denis, avait été martyrisé à Deuil par les armées romaines et que son corps avait été jeté dans le lac situé dans sa propriété (actuel lac Marchais).
Au matin, Ercolde fit fouiller le lac païen et y découvrit un corps intact. Il le plaça alors dans un lourd sarcophage et pour connaître le lieu où le saint voulait qu'on lui élève une église et son tombeau, la cuve fut hissée sur un chariot attelé de bœufs, animaux sacrés dont les actions étaient, dans certaines circonstances, dictées par les dieux. Ils prirent la voie antique, s'arrêtèrent dans le camp d'Ercolde et refusèrent d'aller plus loin. Le maître fit construire un édifice religieux à l'emplacement actuel du chœur de l'église, qui devint rapidement un centre de pèlerinage au vu des nombreux miracles qui s'y accomplirent. Autour de l'édifice se développa au fil du temps le bourg de Deuil.
Le lac Marchais fut longtemps, au travers des siècles, considéré comme un étang sacré, et de nombreuses processions eurent lieu jusqu'au XIXe siècle. De cette époque date aussi l'implantation d'un vignoble, qui a longtemps constitué une importante ressource durant des siècles pour le bourg de Deuil.
Si je vous parle d'un lac dans la Vallée de Montmorency, vous pensez évidemment au lac d'Enghien qui attire de nombreux promeneurs et touristes. Mais, aujourd'hui, j'attire votre attention sur le petit lac Marchais qui a toujours été, à travers les siècles, considéré comme un lac sacré !
Parlons d'abord sa situation géographique qui est très particulière et exceptionnelle : en effet, ce petit lac (0,5 ha) est situé sur le territoire de Deuil-la-Barre mais appartient à la ville de Groslay. Par un accord passé au XIXe siècle, les eaux du lac sont confiées à une société de pêche groslaysienne. Avouez que cette situation n'est pas banale !
Aujourd'hui, le lac Marchais est un havre de paix encore méconnu qui fait le bonheur des pécheurs car les eaux de ce grand étang sont très poissonneuses : gardons, goujons, perches carpes… Les familles peuvent aussi venir se promener, pique niquer autour du lac (le barbecue est même à votre disposition) …
Evoquons maintenant l'histoire du lac qui a connu ses heures de gloire à l'époque mérovingienne ! En effet, le lieu était devenu un lieu de culte pré-chrétien et théâtre de la fameuse légende de Saint-Eugène et de ses miracles
Le panneau informatif situé aux abords du lieu nous raconte l'histoire de Ercold, noble seigneur mérovingien qui possédait la "villa Diogilo" : « une nuit, Saint-Denis lui apparut en songe, lui révéla l'existence du corps du saint homme Eugène dans le lac situé dans sa propriété et l'engagea à l'en retirer pour lui fournir une sépulture chrétienne.
Des miracles s'accomplirent au tombeau du saint et l'oratoire bientôt complété par un prieuré, devint un lieu de pèlerinage fort important pendant toute la période carolingienne qui suit. Il fut ensuite transformé en chapelle puis en église au XIe siècle.
Les pèlerinages cessèrent lorsque le corps de Saint-Eugène au temps des invasions normandes fut conduit à Saint-Denis où il demeura. Un moine de cette abbaye rédigea la vie de Saint-Eugène de Deuil sous une forme légendaire et fit, du saint local, le premier évêque de Tolède en Espagne. Une grande partie des reliques du saint retiré du lac Marchais reposent à Tolède depuis le XVIe siècle. »
A XVIIIe siècle, l'église a récupéré une relique du fameux Saint-Eugène et en 1882 un oratoire a même été construit au bord du lac et des processions sont organisées. Mais au XXe siècle, le culte s'étiola, et l'oratoire a été abandonné puis malheureusement démonté…
Horaires d'ouverture : le lac marchais est accessible tous les jours de 7h à 19h, fermé le mardi (ouverture exceptionnelle si le mardi est un jour férié)
Bonus : la légende complète de Saint-Eugène, extraite du site internet de la ville de Deuil-la-Barre)
Les passionnés d'histoire s'arrêteront certainement sur l'origine de la création du village et de son église puisqu'elle repose sur une légende dont le récit remonte à l'époque mérovingienne : La légende de Saint-Eugène. Rédigée au IXème siècle par les moines de l'abbaye de Saint-Denis, la légende raconte que le seigneur Ercolde, possesseur de la villa Diogilo fut miraculeusement averti dans son sommeil par Saint-Denis que Saint-Eugène, archevêque de Tolède et compagnon de Saint-Denis, avait été martyrisé à Deuil par les armées romaines et que son corps avait été jeté dans le lac situé dans sa propriété (actuel lac Marchais).
Au matin, Ercolde fit fouiller le lac païen et y découvrit un corps intact. Il le plaça alors dans un lourd sarcophage et pour connaître le lieu où le saint voulait qu'on lui élève une église et son tombeau, la cuve fut hissée sur un chariot attelé de bœufs, animaux sacrés dont les actions étaient, dans certaines circonstances, dictées par les dieux. Ils prirent la voie antique, s'arrêtèrent dans le camp d'Ercolde et refusèrent d'aller plus loin. Le maître fit construire un édifice religieux à l'emplacement actuel du chœur de l'église, qui devint rapidement un centre de pèlerinage au vu des nombreux miracles qui s'y accomplirent. Autour de l'édifice se développa au fil du temps le bourg de Deuil.
Le lac Marchais fut longtemps, au travers des siècles, considéré comme un étang sacré, et de nombreuses processions eurent lieu jusqu'au XIXe siècle. De cette époque date aussi l'implantation d'un vignoble, qui a longtemps constitué une importante ressource durant des siècles pour le bourg de Deuil.
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