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La biodiversité et les semences mellifères sont essentielles !

Publié le : 13-02-2014

David GabelinRetour de notre maitre composteur David Gabelin, plus en forme que jamais ! Il aborde aujourd'hui la question souvent évoquée mais rarement expliquée : la biodiversité. 

 

Biodiversité et semences mellifères !

Mot à la mode, malmenée par certains, la biodiversité cache derrière les boniments technocratiques la délicate situation de toutes les niches où la nature héberge encore des espèces sauvegardées de la mainmise humaine sur le monde. Ainsi donc, lorsque dans nos milieux hyper-urbanisés, quadrillés par les routes, entourés par des champs traités chimiquement, envahis peu à peu par des espèces transgéniques, on ose nous parler de protection et de respect de la biodiversité, il faut bien sûr biodiversité en villeentendre que la nature « c'est bien, mais il ne faut pas que ca dérange les activités productivistes et vaines du genre humain ». C'est oublier un peu vite justement que comme le disait Saint-Exupéry, l'essentiel est invisible, et que tout ce qui nous entoure et vit permet à notre espèce comme aux autres de vivre et se développer.

Malgré tout, il ne faudrait pas bouder, sous couvert de contestation, les initiatives qui visent réellement à restaurer des milieux, des équilibres, des chaines alimentaires, des écosystèmes, pour peu qu'on ait bien compris toutes les interactions et les liens entre les systèmes que l'on prétend restaurer. Ce qui n'est pas si simple, et la nature s'y connait beaucoup mieux que le génie humain pour acclimater, adapter, faire évoluer, spécialiser les espèces en fonction des conditions du milieu.

A notre niveau, que pouvons nous faire ? Réinventer des milieux à notre échelle où les espèces locales peuvent retrouver un habitat vivable. On a tant voulu domestiquer notre environnement que désormais, l'irruption d'un insecte, d'une nymphe ou d'un ver nous affole ou nous énerve ! Combien de fois ai-je vu des purs citadins s'affoler du passage d'un bourdon ? Combien de jardiniers paisibles se sont déjà transformés en serial killers pour supprimer biodiversitédes taupes de leur belle pelouse ? Un hérisson... ? Paf, chez le voisin ! Après tout, c'est plein de puces ! Et les oiseaux ? Ca mange les graines, ca cherche les vers dans le sol... bref ça dérange aussi ? Et les vers qui font leurs tourillons noirs et fertiles parmi notre gazon, ca colle sous les chaussures, les enfants ne peuvent pas jouer sur la pelouse... la belle affaire.

Concentrons nous donc sur ce que nous pouvons créer ou recréer pour ramener un peu de cette vie presque invisible mais si utile. Les insectes et les petits animaux sont à ramener dans nos jardins et sur nos balcons. Les insectes et pas seulement les pollinisateurs ! Car tous les insectes dès lors qu'ils ne sont pas pollinisateurs ne sont pas pour autant inutiles. Bon nombre d'entre eux se nourrissent de larves, de pathogènes et empêchent certains « malfaiteurs » d'agresser les plantations. Mais pour héberger les bons insectes, il faut leur restaurer un habitat où ils pourront trouver le gîte et le couvert.

Dans biodiversité, il y a Diversité. Ramener de la diversité, c'est semer des espèces, locales de préférence, car mieux adaptées. C'est border son potager avec des plantes qui attireront les nuisibles et les éloigneront des légumes. C'est laisser repousser l'herbe sur certaines parties peu fréquentées de son jardin (gestion différenciée), c'est construire ou laisser sur place des matières créant des abris naturels (petits tas de bois, piquets avec pots de terre retournés et remplis de paille).

Planter ou semer les espèces mellifères utiles aux abeilles pour leur propre sauvegarde, pour la richesse des miels fabriqués. Parmi les espèces mellifères, il n'y a pas que les fleurs des champs, il y a aussi des arbres et arbustes. Ne fait-on pas du miel de châtaigner ? D'acacia ?

Insérez si c'est possible un petit point d'eau ou une mare. Les moustiques en raffolent (et les poissons raffolent des moustiques !). Les libellules reviendront aussi. Laissons entrer les oiseaux, ils sont de bons chasseurs d'insectes. Attention, il ne s'agit pas ici de montrer comment régir la nature en rétablissant par quelques principes une vraie biodiversité issue d'un climax. Non, il s'agit juste de redonner une chance à la nature de rétablir par elle même les équilibres, en lui laissant le champ nécessaire. Il faut savoir rester humble.

Voici ci-dessous une liste de plantes mellifères dont vous trouverez bien l'usage au jardin. Adaptez selon votre environnement et selon les latitudes : châtaigner, noisetier, bourdaine, lierre terrestre, cornouiller, mimosa, gui, ailante, thym commun, jacinthe, saule marsault, romarin, lierre grimpant, calune, bourrache, lavandes, sauge des prés, cistes, amandier, perce-neige, arbousier commun, laurier-tin, l'inule visqueuse, la dorycnie, le buis, le tussilage, hellébore, coquelicot, salicaire, bruyère cendrée, souci des jardins, colza, tournesol, asters (utiles en fin de saison), vigne...

biodiversitéPourquoi les semences mellifères sont si importantes ? Elles donnent aux abeilles, et aux butineurs en général, les ressources pour vivre et survivre à l'hiver. En échange, les pollinisateurs permettent la fécondation des fleurs et des plantes potagères. Plus de 60% des espèces végétales sont pollinisateur-dépendantes, et ne pourraient se reproduire et fructifier en l'absence de ces petits insectes si importants à l'échelle terrestre. C'est un des systèmes les plus efficaces que la nature ait pu concevoir, et c'est peu dire de la multitude des adaptations et spéciations des plantes et de leur structure pour y concourir.

On le sait, une abeille à elle seule peut visiter 250 fleurs en une heure de temps ! Sur 100 plantes les plus utilisées dans l'alimentation humaine, 71 sont pollinisées uniquement par les abeilles. Voilà pourquoi il faut encourager la conservation des espèces mellifères, pourquoi il est nécessaire dans le même temps de protéger les abeilles et tous les pollinisateurs, et donc, de lutter conjointement contre toutes formes d'attaques chimiques massives auxquelles les abeilles sont exposées par les pratiques intensives. L'affaiblissement des colonies d'abeilles provoque leur plus grande sensibilité aux pathogènes et aux parasites, la diminution de la pollinisation et donc de la fécondation des espèces végétales. Il menace directement la souveraineté alimentaire des peuples, basée sur la libre utilisation des ressources naturelles.

biodiversitéEt sur les toits ? Eh oui, le jardinage n'est pas réservé aux détenteurs d'un jardin.
 Les toits des immeubles parisiens commencent à se fleurir de ces initiatives très prometteuses, tandis que nos voisins transatlantiques (Montréal, New York...) voient grand et récupèrent de plus en plus d'espaces laissés libres sur les toits des immeubles d'habitation. Retour d'un peu de biodiversité sur son balcon ou son toit. Les abeilles sont protégées des pesticides et subissent moins les effets du froid en hiver. Les citadins peuvent accéder eux aussi à la pratique saine du jardinage en participant ou en mettant en place un jardin écologique en terrasse. Alors, oui, c'est peu, mais c'est toujours mieux que de laisser les toits sans vie. Reverdir la ville par le dessus, ce n'est pas plus mal, et même si ceux d'en bas ne voient rien, quelque chose change malgré tout. Rien n'est impossible, et faire redescendre aussi les plantations au niveau du sol comme le font les Incroyables Comestibles, semées dans les parterres des espaces publics... C'est public, non ? Et parce ce que c'est public, il faudrait justement que personne ne puisse l'investir ? Voilà un beau contresens dont notre pays est souvent friand.

Prochain article à paraître : Où l'on parle enfin de compostage ! Les techniques, les astuces, les fondamentaux.

David GabelinRetour de notre maitre composteur David Gabelin, plus en forme que jamais ! Il aborde aujourd'hui la question souvent évoquée mais rarement expliquée : la biodiversité. 

 

Biodiversité et semences mellifères !

Mot à la mode, malmenée par certains, la biodiversité cache derrière les boniments technocratiques la délicate situation de toutes les niches où la nature héberge encore des espèces sauvegardées de la mainmise humaine sur le monde. Ainsi donc, lorsque dans nos milieux hyper-urbanisés, quadrillés par les routes, entourés par des champs traités chimiquement, envahis peu à peu par des espèces transgéniques, on ose nous parler de protection et de respect de la biodiversité, il faut bien sûr biodiversité en villeentendre que la nature « c'est bien, mais il ne faut pas que ca dérange les activités productivistes et vaines du genre humain ». C'est oublier un peu vite justement que comme le disait Saint-Exupéry, l'essentiel est invisible, et que tout ce qui nous entoure et vit permet à notre espèce comme aux autres de vivre et se développer.

Malgré tout, il ne faudrait pas bouder, sous couvert de contestation, les initiatives qui visent réellement à restaurer des milieux, des équilibres, des chaines alimentaires, des écosystèmes, pour peu qu'on ait bien compris toutes les interactions et les liens entre les systèmes que l'on prétend restaurer. Ce qui n'est pas si simple, et la nature s'y connait beaucoup mieux que le génie humain pour acclimater, adapter, faire évoluer, spécialiser les espèces en fonction des conditions du milieu.

A notre niveau, que pouvons nous faire ? Réinventer des milieux à notre échelle où les espèces locales peuvent retrouver un habitat vivable. On a tant voulu domestiquer notre environnement que désormais, l'irruption d'un insecte, d'une nymphe ou d'un ver nous affole ou nous énerve ! Combien de fois ai-je vu des purs citadins s'affoler du passage d'un bourdon ? Combien de jardiniers paisibles se sont déjà transformés en serial killers pour supprimer biodiversitédes taupes de leur belle pelouse ? Un hérisson... ? Paf, chez le voisin ! Après tout, c'est plein de puces ! Et les oiseaux ? Ca mange les graines, ca cherche les vers dans le sol... bref ça dérange aussi ? Et les vers qui font leurs tourillons noirs et fertiles parmi notre gazon, ca colle sous les chaussures, les enfants ne peuvent pas jouer sur la pelouse... la belle affaire.

Concentrons nous donc sur ce que nous pouvons créer ou recréer pour ramener un peu de cette vie presque invisible mais si utile. Les insectes et les petits animaux sont à ramener dans nos jardins et sur nos balcons. Les insectes et pas seulement les pollinisateurs ! Car tous les insectes dès lors qu'ils ne sont pas pollinisateurs ne sont pas pour autant inutiles. Bon nombre d'entre eux se nourrissent de larves, de pathogènes et empêchent certains « malfaiteurs » d'agresser les plantations. Mais pour héberger les bons insectes, il faut leur restaurer un habitat où ils pourront trouver le gîte et le couvert.

Dans biodiversité, il y a Diversité. Ramener de la diversité, c'est semer des espèces, locales de préférence, car mieux adaptées. C'est border son potager avec des plantes qui attireront les nuisibles et les éloigneront des légumes. C'est laisser repousser l'herbe sur certaines parties peu fréquentées de son jardin (gestion différenciée), c'est construire ou laisser sur place des matières créant des abris naturels (petits tas de bois, piquets avec pots de terre retournés et remplis de paille).

Planter ou semer les espèces mellifères utiles aux abeilles pour leur propre sauvegarde, pour la richesse des miels fabriqués. Parmi les espèces mellifères, il n'y a pas que les fleurs des champs, il y a aussi des arbres et arbustes. Ne fait-on pas du miel de châtaigner ? D'acacia ?

Insérez si c'est possible un petit point d'eau ou une mare. Les moustiques en raffolent (et les poissons raffolent des moustiques !). Les libellules reviendront aussi. Laissons entrer les oiseaux, ils sont de bons chasseurs d'insectes. Attention, il ne s'agit pas ici de montrer comment régir la nature en rétablissant par quelques principes une vraie biodiversité issue d'un climax. Non, il s'agit juste de redonner une chance à la nature de rétablir par elle même les équilibres, en lui laissant le champ nécessaire. Il faut savoir rester humble.

Voici ci-dessous une liste de plantes mellifères dont vous trouverez bien l'usage au jardin. Adaptez selon votre environnement et selon les latitudes : châtaigner, noisetier, bourdaine, lierre terrestre, cornouiller, mimosa, gui, ailante, thym commun, jacinthe, saule marsault, romarin, lierre grimpant, calune, bourrache, lavandes, sauge des prés, cistes, amandier, perce-neige, arbousier commun, laurier-tin, l'inule visqueuse, la dorycnie, le buis, le tussilage, hellébore, coquelicot, salicaire, bruyère cendrée, souci des jardins, colza, tournesol, asters (utiles en fin de saison), vigne...

biodiversitéPourquoi les semences mellifères sont si importantes ? Elles donnent aux abeilles, et aux butineurs en général, les ressources pour vivre et survivre à l'hiver. En échange, les pollinisateurs permettent la fécondation des fleurs et des plantes potagères. Plus de 60% des espèces végétales sont pollinisateur-dépendantes, et ne pourraient se reproduire et fructifier en l'absence de ces petits insectes si importants à l'échelle terrestre. C'est un des systèmes les plus efficaces que la nature ait pu concevoir, et c'est peu dire de la multitude des adaptations et spéciations des plantes et de leur structure pour y concourir.

On le sait, une abeille à elle seule peut visiter 250 fleurs en une heure de temps ! Sur 100 plantes les plus utilisées dans l'alimentation humaine, 71 sont pollinisées uniquement par les abeilles. Voilà pourquoi il faut encourager la conservation des espèces mellifères, pourquoi il est nécessaire dans le même temps de protéger les abeilles et tous les pollinisateurs, et donc, de lutter conjointement contre toutes formes d'attaques chimiques massives auxquelles les abeilles sont exposées par les pratiques intensives. L'affaiblissement des colonies d'abeilles provoque leur plus grande sensibilité aux pathogènes et aux parasites, la diminution de la pollinisation et donc de la fécondation des espèces végétales. Il menace directement la souveraineté alimentaire des peuples, basée sur la libre utilisation des ressources naturelles.

biodiversitéEt sur les toits ? Eh oui, le jardinage n'est pas réservé aux détenteurs d'un jardin.
 Les toits des immeubles parisiens commencent à se fleurir de ces initiatives très prometteuses, tandis que nos voisins transatlantiques (Montréal, New York...) voient grand et récupèrent de plus en plus d'espaces laissés libres sur les toits des immeubles d'habitation. Retour d'un peu de biodiversité sur son balcon ou son toit. Les abeilles sont protégées des pesticides et subissent moins les effets du froid en hiver. Les citadins peuvent accéder eux aussi à la pratique saine du jardinage en participant ou en mettant en place un jardin écologique en terrasse. Alors, oui, c'est peu, mais c'est toujours mieux que de laisser les toits sans vie. Reverdir la ville par le dessus, ce n'est pas plus mal, et même si ceux d'en bas ne voient rien, quelque chose change malgré tout. Rien n'est impossible, et faire redescendre aussi les plantations au niveau du sol comme le font les Incroyables Comestibles, semées dans les parterres des espaces publics... C'est public, non ? Et parce ce que c'est public, il faudrait justement que personne ne puisse l'investir ? Voilà un beau contresens dont notre pays est souvent friand.

Prochain article à paraître : Où l'on parle enfin de compostage ! Les techniques, les astuces, les fondamentaux.

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