Nouveau rendez-vous dans la Forêt de Montmorency avec notre historien André Monneau. Nous sommes partis ensemble découvrir ce fameux Pont du Diable… Situé sur les hauteurs de Taverny, pas très éloigné de l'Etang Godard, ce pont intrigue tous les promeneurs. Pourquoi a-t-on construit un tel ouvrage au cœur de la Forêt et pourquoi lui a-t-on-donné ce nom de "Pont du Diable" ?
Pour trouver les réponses à nos questions, André Monneau évoque un épisode marquant concernant la Forêt de Montmorency : en 1928 un grand projet immobilier est lancé sous le nom de « Cité forestière de Montmorency » !
Pour connaître les détails de cette opération, plongeons nous dans la brochure ""Histoires et légendes en forêt de Montmorency" éditée par l'Office National des Forêts. Ce projet maléfique est abordé en détail :
« En Février 1928, un gigantesque projet immobilier est lancé sous le nom de «Cité forestière de Montmorency». A cette époque, une grande partie de la forêt est la propriété d’une compagnie d’assurances. Une «société civile de Montmorency», dirigée par un architecte parisien, envisage de lotir 415 hectares en quatre tranches sur les communes de Saint-Prix, Saint-Leu, Taverny et Chauvry, soit presque le quart de la surface du massif forestier. Il s’agit d’un projet haut de gamme. Le rapport remis à la préfecture mentionne de gros travaux : l’assainissement, la construction d’une station d’épuration, la viabilité, la construction d’une usine pour l’alimentation en eau potable mais aussi la création d’un golf de 60 hectares. Chaque lot fait 2 000 m2 et le cahier des charges insiste sur le caractère expressément résidentiel du projet : la construction doit être au centre des parcelles, les bâtiments ne doivent pas avoir plus de deux étages, etc.
La première tranche, située sur Saint-Leu-la-Forêt et Saint-Prix, doit porter sur une surface de 100 hectares. Les municipalités concernées s’y opposent et suite, au refus d’autorisation de la préfecture, le projet échoue l’été 1928. Dans un rapport, la mairie de Saint-Leu évoque différents problèmes posés par cette urbanisation : déboisement, tarissement des sources, déversement des eaux usées du plateau sur la commune, il est même dit : « La dénomination officielle de Saint-Leu-la-Forêt n’aurait plus raison d’être. »
En cet été 1928, notre forêt l’a donc échappé belle !
Sur une carte datée de 1877, qui représente les propriétés de la «Compagnie d’assurances Générales», on remarque déjà le nom peu forestier des sentiers : « Boulevard du Midi», « Boulevard de L’Ouest »… Le projet était-il déjà sous-jacent à cette époque ?
Le Pont du Diable est, semble-t-il, un vestige de ce début d’urbanisation, et son nom fait peut-être allusion à l’échec de la construction de «La cité forestière de Montmorency »
Ce Pont du Diable est donc une trace bien réelle de ce projet qui n'a heureusement jamais vu le jour. André Monneau m'a confirmé que la peur des habitants était vraiment très grande surtout vis-à-vis de l'approvisionnement de l'eau… et que ce pont portait donc bien son nom notamment pour les Saint-Prissiens et Saint-Loupiens.
Nouveau rendez-vous dans la Forêt de Montmorency avec notre historien André Monneau. Nous sommes partis ensemble découvrir ce fameux Pont du Diable… Situé sur les hauteurs de Taverny, pas très éloigné de l'Etang Godard, ce pont intrigue tous les promeneurs. Pourquoi a-t-on construit un tel ouvrage au cœur de la Forêt et pourquoi lui a-t-on-donné ce nom de "Pont du Diable" ?
Pour trouver les réponses à nos questions, André Monneau évoque un épisode marquant concernant la Forêt de Montmorency : en 1928 un grand projet immobilier est lancé sous le nom de « Cité forestière de Montmorency » !
Pour connaître les détails de cette opération, plongeons nous dans la brochure ""Histoires et légendes en forêt de Montmorency" éditée par l'Office National des Forêts. Ce projet maléfique est abordé en détail :
« En Février 1928, un gigantesque projet immobilier est lancé sous le nom de «Cité forestière de Montmorency». A cette époque, une grande partie de la forêt est la propriété d’une compagnie d’assurances. Une «société civile de Montmorency», dirigée par un architecte parisien, envisage de lotir 415 hectares en quatre tranches sur les communes de Saint-Prix, Saint-Leu, Taverny et Chauvry, soit presque le quart de la surface du massif forestier. Il s’agit d’un projet haut de gamme. Le rapport remis à la préfecture mentionne de gros travaux : l’assainissement, la construction d’une station d’épuration, la viabilité, la construction d’une usine pour l’alimentation en eau potable mais aussi la création d’un golf de 60 hectares. Chaque lot fait 2 000 m2 et le cahier des charges insiste sur le caractère expressément résidentiel du projet : la construction doit être au centre des parcelles, les bâtiments ne doivent pas avoir plus de deux étages, etc.
La première tranche, située sur Saint-Leu-la-Forêt et Saint-Prix, doit porter sur une surface de 100 hectares. Les municipalités concernées s’y opposent et suite, au refus d’autorisation de la préfecture, le projet échoue l’été 1928. Dans un rapport, la mairie de Saint-Leu évoque différents problèmes posés par cette urbanisation : déboisement, tarissement des sources, déversement des eaux usées du plateau sur la commune, il est même dit : « La dénomination officielle de Saint-Leu-la-Forêt n’aurait plus raison d’être. »
En cet été 1928, notre forêt l’a donc échappé belle !
Sur une carte datée de 1877, qui représente les propriétés de la «Compagnie d’assurances Générales», on remarque déjà le nom peu forestier des sentiers : « Boulevard du Midi», « Boulevard de L’Ouest »… Le projet était-il déjà sous-jacent à cette époque ?
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