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Ciné-club de Jean Douchet : cycle Akira Kurosawa

AKIRA KUROSAWARécemment, des navettes de luxe ont été mises en place pour que les joueurs parisiens viennent jouer dans le Casino d'Enghien.
Bientôt, il faudra faire la même chose pour satisfaire les cinéphiles de la capitale car le cycle consacré à Akira Kurosawa initié par Jean Douchet dans le cadre de son ciné-club devrait attirer tous les amateurs du grand cinéaste japonais !
En effet, le Centre des Arts d'Enghien accueille depuis de nombreuses années Jean Douchet, historien du cinéma. Pendant toute la saison, il nous présentera huit films d'un des plus célèbres metteurs en scène nippons. Avec Mizoguchi et Ozu, il a vraiment influencé de nombreux réalisateurs et a marqué l'Histoire du cinéma.
Voici le programme du cycle consacré à Akira Kurosawa :

 

Présentation des films (réalisée par l'équipe du centre des Arts)

Qui marche sur la queue du tigre...

L'histoire
Au XIIe siècle, les guerres de clans font rage au Japon. Le prince Yoshitsune est pourchassé par son frère aîné, jaloux de sa récente victoire sur le clan Heike. Yoshitsune prend alors la fuite...

A l'époque du tournage en 1945, le Japon se fait envahir par les États-Unis. Kurosawa raconte que de nombreux soldats américains se sont rendus sur le tournage de "Qui marche sur la queue du tigre...", dont le célèbre réalisateur John Ford ! Dix ans avant "Les Sept Samouraïs", le cinéaste offre une somptueuse variation du film de sabre, en livrant ce quasi huis clos qui parvient avec élégance à mélanger comédie et tragédie. Cette témérité lui vaut toutefois une censure de la part des Américains et des Japonais : ses compatriotes lui reprochent l’ajout du personnage du porteur qui, selon eux, ridiculise la pièce, tandis que les Américains l’accusent de faire l’apologie du féodalisme. Ces attaques bloqueront la sortie du film au Japon durant sept ans, jusqu’en 1952.

Mardi 18 octobre 2016 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

Les bas-fonds

L'histoire
Dans les bas-fonds d’Edo, à l’écart du reste de la ville, se dresse une auberge miteuse. Une dizaine de personnes vivent dans cette cour des miracles. A l'arrivée d'un mystérieux pèlerin, les habitants de l’auberge se mettent à rêver et à croire en de jours meilleurs...

Kurosawa adapte ici la célèbre pièce de théâtre russe de Maxime Gorki, en la transposant dans le Japon de l’ère Edo, une période marquée par une grande disparité entre les classes sociales. Kurosawa opte pour une approche naturaliste pour dépeindre cette galerie de personnages déchus, n’ayant même plus la force de rêver... jusqu’à l’apparition du pèlerin, allégorie à forme humaine de l’espoir. Le cinéaste filme alors de magnifiques scènes de communion autour d’une chanson et d’une danse. Ces quelques parenthèses de légèreté illuminent le film, lui donnant une touche tragi-comique, et amènent beauté et tendresse au sein de ce grand film au réalisme parfois cru et au désespoir lancinant.

Mardi 8 novembre 2016 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

LLe Château de l'araignée de Akira Kurosawae château de l'araignée

L'histoire
Dans le Japon féodal, alors que les guerres civiles font rage, les généraux Washizu et Miki rentrent victorieux chez leur seigneur Tsuzuki. Ils traversent une mystérieuse forêt et rencontrent un esprit qui leur annonce leur destinée...

Près de dix ans après Orson Welles, Kurosawa transpose à son tour "Macbeth" de Shakespeare, en le situant dans le Japon du XVIe siècle. En effet, les thèmes abordés sont universels : conquête du pouvoir, guerres de clans, trahison et vengeance... Toutefois, Kurosawa va opter pour une forme typiquement japonaise en ayant recours aux codes du nô : des comédiens qui se déplacent peu et dont l’expressivité se trouve concentrée sur le visage. Mais le réalisateur n’oublie pas de soigner sa mise en scène cinématographique, privilégiant les plans d’ensemble et les scènes d’action spectaculaires. Avec ce film, Kurosawa dresse également un parallèle entre le Japon féodal et contemporain, dont les velléités conquérantes et l’illusion d’immortalité lui ont valu de perdre la guerre.

Mardi 13 décembre 2016 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

Entre le ciel et l'enfer

L'histoire
Grand industriel, Kingo Gondo décide de rassembler tous ses biens afin de racheter les actions nécessaires pour devenir majoritaire. C’est à ce moment-là qu’il apprend que son fils Jun a été enlevé et qu’une rançon est exigée...

Kurosawa se tourne vers le film noir avec cette adaptation du roman d’Ed McBain, "Rançon sur un thème mineur" : la grande ville et ses quartiers malfamés, la drogue, la traque entre la police et le criminel... Le cinéaste fait preuve ici d’un sens du rythme et du suspense comparable à Hitchcock. Dans ce film, tout est question d’opposition, à l’image du titre : entre le ciel – les hauteurs de la ville et la richesse de Gondo – et l’enfer – les bas-fonds et la pauvreté du ravisseur. A cela s'ajoute la thématique du double, comme si la victime et le coupable n’étaient au fond qu’une seule et même personne que la vie avait séparés, possibles versions adultes des deux garçons, élevés dans deux milieux sociaux différents. Le film se clôt d’ailleurs sur l'incommunicabilité entre ces deux mondes. Kurosawa dresse également une critique du capitalisme et de ses ravages : des actionnaires qui souhaitent le profit au détriment de toute forme de morale, et une inégalité sociale permanente qui pousse les gens à commettre les pires crimes.

Mardi 17 janvier 2017 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

Le garde du corps

L'histoire
A fin de l’ère Edo, un samouraï solitaire nommé Sanjuro arrive dans un village écartelé entre deux bandes rivales. Il décide de mener en bateau les deux clans rivaux en travaillant alternativement pour l’un et l’autre...

Kurosawa s'est inspiré pour ce film des romans noirs de Dashiell Hammett, mais il reprend aussi et surtout les codes du film de samouraï et ceux du western, en choisissant de les tourner en dérision. Il dresse toute une galerie de personnages secondaires volontairement grotesques, que le héros Sanjuro ne tarde pas à humilier durant des scènes de batailles proches du comique. Dans cette œuvre où la frontière entre le bien et le mal est plus que poreuse, Kurosawa s’abstient de tout moralisme, mais parvient à saisir avec brio la complexité de l’âme humaine. Son héros Sanjuro marque la fin de la grande époque des samouraïs : le sens du devoir et de la loyauté se soustrait au cynisme et à l’appât du gain. Énorme succès au Japon, "Yojimbo" sera la matrice de la vague des westerns spaghettis, menée par Sergio Leone qui en tournera un remake avec "Pour une poignée de dollars" en 1964.

Mardi 21 février 2017 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

VIVRE de Akira KurosawaL'ange ivre

L'histoire
Sanada, médecin et alcoolique, travaille dans un quartier pauvre du Tokyo de l'après-guerre. Un soir il reçoit la visite d'un jeune voyou qui a été touché par balle. Il le soigne sans anesthésie tout en lui faisant la morale...

Jolie oxymore, "L’ange ivre" résume à peu près tout le film, son scénario comme sa symbolique et son esprit. Cet ange qui titube, c’est le docteur Sanada, dont le cabinet est situé dans un bidonville, au beau milieu d’un marais nauséabond. (...) On n’imaginerait pas Kurosawa en sentimental, et pourtant, si. L’ange vêtu de blanc est le prototype de ces hommes bons qui font semblant de ne pas l’être sous une carapace de rudesse, et que l’on retrouve en si grand nombre dans le cinéma américain hollywoodien. On pense à Capra et à son ange gaffeur de "La vie est belle". Mais surtout à Ford, évidemment. Kurosawa ne s’est jamais autant réclamé de son maître américain que dans ce film finalement très classique, où les yakuzas ont des façons de gangster new-yorkais, dans leur tenue et même dans leur façon de tenir leur cigarette. (Critikat)
"L’Ange Ivre" est le premier film que j’ai dirigé qui soit libéré de toute contrainte extérieure. Dans cette œuvre j’ai investi tout mon être." (Kurosawa)

Mardi 21 mars 2017 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

Vivre

L'histoire
Atteint d'un cancer, Watanabe, chef de service du génie civil, décide de réaliser un vieux projet : assainir un terrain vague pour que les enfants puissent jouer dans un véritable jardin.

Dans ce film plus que les autres, Kurosawa a le don d’investir un lieu et de l’exploiter en profondeur via des moyens purement cinématographiques, le tout sans se départir d’une sobriété qui lui fait honneur. Un parc enneigé, un hôpital lugubre, un cabaret de débauche… le cinéaste imprime la marque de ses personnages sur chaque lieu traversé. Tour à tour expressionniste, quand l’espace semble tout droit projeté de la psyché de son héros, ou néo-réaliste, quand la caméra s’émancipe dans les rues de Tokyo, "Vivre" bénéficie qui plus est de la présence d’un acteur d’exception : Takashi Shimura, une des grandes figures du cinéma de Kurosawa avec Toshiro Mifune. (...) Un film intense et essentiel. (DVDclassik)

Mardi 25 avril 2017 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

Dodes'ka-den

L'histoire
Dans un quartier en marge de la civilisation se dresse un bidonville peuplé d’hommes et de femmes durement éprouvés par l’existence ; leur quotidien est rythmé par les allées et venues d’un tramway invisible, conduit par Rokuchan...

"Dodes’ka-den" marque un tournant dans la carrière de Kurosawa : premier film en couleurs et fin de sa collaboration avec l'acteur Toshiro Mifune. Le regard du cinéaste paraît ici plus pessimiste que dans "Les bas-fonds", même si l’utilisation quasi-expérimentale de la couleur vient apporter une nouvelle fraîcheur, contrebalançant l’horreur de ce quartier dominé par les pulsions agressives de sa population. Pour échapper à la réalité, les personnages doivent faire appel à leur imagination. De fait, les lieux et les décors, volontairement flous et abstraits, confirment l’importance de cet imaginaire. Mais "Dodes’ka-den" est avant tout une magnifique métaphore sur le cinéma, à travers le bouleversant Rokuchan : en conduisant ce faux tramway dont seuls les bruits se matérialisent, ce personnage célèbre à sa façon la puissance du rêve sur la réalité, unique exutoire à la misère du quotidien.

Mardi 9 mai 2017 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

AKIRA KUROSAWARécemment, des navettes de luxe ont été mises en place pour que les joueurs parisiens viennent jouer dans le Casino d'Enghien.
Bientôt, il faudra faire la même chose pour satisfaire les cinéphiles de la capitale car le cycle consacré à Akira Kurosawa initié par Jean Douchet dans le cadre de son ciné-club devrait attirer tous les amateurs du grand cinéaste japonais !
En effet, le Centre des Arts d'Enghien accueille depuis de nombreuses années Jean Douchet, historien du cinéma. Pendant toute la saison, il nous présentera huit films d'un des plus célèbres metteurs en scène nippons. Avec Mizoguchi et Ozu, il a vraiment influencé de nombreux réalisateurs et a marqué l'Histoire du cinéma.
Voici le programme du cycle consacré à Akira Kurosawa :

 

Présentation des films (réalisée par l'équipe du centre des Arts)

Qui marche sur la queue du tigre...

L'histoire
Au XIIe siècle, les guerres de clans font rage au Japon. Le prince Yoshitsune est pourchassé par son frère aîné, jaloux de sa récente victoire sur le clan Heike. Yoshitsune prend alors la fuite...

A l'époque du tournage en 1945, le Japon se fait envahir par les États-Unis. Kurosawa raconte que de nombreux soldats américains se sont rendus sur le tournage de "Qui marche sur la queue du tigre...", dont le célèbre réalisateur John Ford ! Dix ans avant "Les Sept Samouraïs", le cinéaste offre une somptueuse variation du film de sabre, en livrant ce quasi huis clos qui parvient avec élégance à mélanger comédie et tragédie. Cette témérité lui vaut toutefois une censure de la part des Américains et des Japonais : ses compatriotes lui reprochent l’ajout du personnage du porteur qui, selon eux, ridiculise la pièce, tandis que les Américains l’accusent de faire l’apologie du féodalisme. Ces attaques bloqueront la sortie du film au Japon durant sept ans, jusqu’en 1952.

Mardi 18 octobre 2016 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

Les bas-fonds

L'histoire
Dans les bas-fonds d’Edo, à l’écart du reste de la ville, se dresse une auberge miteuse. Une dizaine de personnes vivent dans cette cour des miracles. A l'arrivée d'un mystérieux pèlerin, les habitants de l’auberge se mettent à rêver et à croire en de jours meilleurs...

Kurosawa adapte ici la célèbre pièce de théâtre russe de Maxime Gorki, en la transposant dans le Japon de l’ère Edo, une période marquée par une grande disparité entre les classes sociales. Kurosawa opte pour une approche naturaliste pour dépeindre cette galerie de personnages déchus, n’ayant même plus la force de rêver... jusqu’à l’apparition du pèlerin, allégorie à forme humaine de l’espoir. Le cinéaste filme alors de magnifiques scènes de communion autour d’une chanson et d’une danse. Ces quelques parenthèses de légèreté illuminent le film, lui donnant une touche tragi-comique, et amènent beauté et tendresse au sein de ce grand film au réalisme parfois cru et au désespoir lancinant.

Mardi 8 novembre 2016 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

LLe Château de l'araignée de Akira Kurosawae château de l'araignée

L'histoire
Dans le Japon féodal, alors que les guerres civiles font rage, les généraux Washizu et Miki rentrent victorieux chez leur seigneur Tsuzuki. Ils traversent une mystérieuse forêt et rencontrent un esprit qui leur annonce leur destinée...

Près de dix ans après Orson Welles, Kurosawa transpose à son tour "Macbeth" de Shakespeare, en le situant dans le Japon du XVIe siècle. En effet, les thèmes abordés sont universels : conquête du pouvoir, guerres de clans, trahison et vengeance... Toutefois, Kurosawa va opter pour une forme typiquement japonaise en ayant recours aux codes du nô : des comédiens qui se déplacent peu et dont l’expressivité se trouve concentrée sur le visage. Mais le réalisateur n’oublie pas de soigner sa mise en scène cinématographique, privilégiant les plans d’ensemble et les scènes d’action spectaculaires. Avec ce film, Kurosawa dresse également un parallèle entre le Japon féodal et contemporain, dont les velléités conquérantes et l’illusion d’immortalité lui ont valu de perdre la guerre.

Mardi 13 décembre 2016 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

Entre le ciel et l'enfer

L'histoire
Grand industriel, Kingo Gondo décide de rassembler tous ses biens afin de racheter les actions nécessaires pour devenir majoritaire. C’est à ce moment-là qu’il apprend que son fils Jun a été enlevé et qu’une rançon est exigée...

Kurosawa se tourne vers le film noir avec cette adaptation du roman d’Ed McBain, "Rançon sur un thème mineur" : la grande ville et ses quartiers malfamés, la drogue, la traque entre la police et le criminel... Le cinéaste fait preuve ici d’un sens du rythme et du suspense comparable à Hitchcock. Dans ce film, tout est question d’opposition, à l’image du titre : entre le ciel – les hauteurs de la ville et la richesse de Gondo – et l’enfer – les bas-fonds et la pauvreté du ravisseur. A cela s'ajoute la thématique du double, comme si la victime et le coupable n’étaient au fond qu’une seule et même personne que la vie avait séparés, possibles versions adultes des deux garçons, élevés dans deux milieux sociaux différents. Le film se clôt d’ailleurs sur l'incommunicabilité entre ces deux mondes. Kurosawa dresse également une critique du capitalisme et de ses ravages : des actionnaires qui souhaitent le profit au détriment de toute forme de morale, et une inégalité sociale permanente qui pousse les gens à commettre les pires crimes.

Mardi 17 janvier 2017 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

Le garde du corps

L'histoire
A fin de l’ère Edo, un samouraï solitaire nommé Sanjuro arrive dans un village écartelé entre deux bandes rivales. Il décide de mener en bateau les deux clans rivaux en travaillant alternativement pour l’un et l’autre...

Kurosawa s'est inspiré pour ce film des romans noirs de Dashiell Hammett, mais il reprend aussi et surtout les codes du film de samouraï et ceux du western, en choisissant de les tourner en dérision. Il dresse toute une galerie de personnages secondaires volontairement grotesques, que le héros Sanjuro ne tarde pas à humilier durant des scènes de batailles proches du comique. Dans cette œuvre où la frontière entre le bien et le mal est plus que poreuse, Kurosawa s’abstient de tout moralisme, mais parvient à saisir avec brio la complexité de l’âme humaine. Son héros Sanjuro marque la fin de la grande époque des samouraïs : le sens du devoir et de la loyauté se soustrait au cynisme et à l’appât du gain. Énorme succès au Japon, "Yojimbo" sera la matrice de la vague des westerns spaghettis, menée par Sergio Leone qui en tournera un remake avec "Pour une poignée de dollars" en 1964.

Mardi 21 février 2017 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

VIVRE de Akira KurosawaL'ange ivre

L'histoire
Sanada, médecin et alcoolique, travaille dans un quartier pauvre du Tokyo de l'après-guerre. Un soir il reçoit la visite d'un jeune voyou qui a été touché par balle. Il le soigne sans anesthésie tout en lui faisant la morale...

Jolie oxymore, "L’ange ivre" résume à peu près tout le film, son scénario comme sa symbolique et son esprit. Cet ange qui titube, c’est le docteur Sanada, dont le cabinet est situé dans un bidonville, au beau milieu d’un marais nauséabond. (...) On n’imaginerait pas Kurosawa en sentimental, et pourtant, si. L’ange vêtu de blanc est le prototype de ces hommes bons qui font semblant de ne pas l’être sous une carapace de rudesse, et que l’on retrouve en si grand nombre dans le cinéma américain hollywoodien. On pense à Capra et à son ange gaffeur de "La vie est belle". Mais surtout à Ford, évidemment. Kurosawa ne s’est jamais autant réclamé de son maître américain que dans ce film finalement très classique, où les yakuzas ont des façons de gangster new-yorkais, dans leur tenue et même dans leur façon de tenir leur cigarette. (Critikat)
"L’Ange Ivre" est le premier film que j’ai dirigé qui soit libéré de toute contrainte extérieure. Dans cette œuvre j’ai investi tout mon être." (Kurosawa)

Mardi 21 mars 2017 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

Vivre

L'histoire
Atteint d'un cancer, Watanabe, chef de service du génie civil, décide de réaliser un vieux projet : assainir un terrain vague pour que les enfants puissent jouer dans un véritable jardin.

Dans ce film plus que les autres, Kurosawa a le don d’investir un lieu et de l’exploiter en profondeur via des moyens purement cinématographiques, le tout sans se départir d’une sobriété qui lui fait honneur. Un parc enneigé, un hôpital lugubre, un cabaret de débauche… le cinéaste imprime la marque de ses personnages sur chaque lieu traversé. Tour à tour expressionniste, quand l’espace semble tout droit projeté de la psyché de son héros, ou néo-réaliste, quand la caméra s’émancipe dans les rues de Tokyo, "Vivre" bénéficie qui plus est de la présence d’un acteur d’exception : Takashi Shimura, une des grandes figures du cinéma de Kurosawa avec Toshiro Mifune. (...) Un film intense et essentiel. (DVDclassik)

Mardi 25 avril 2017 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

Dodes'ka-den

L'histoire
Dans un quartier en marge de la civilisation se dresse un bidonville peuplé d’hommes et de femmes durement éprouvés par l’existence ; leur quotidien est rythmé par les allées et venues d’un tramway invisible, conduit par Rokuchan...

"Dodes’ka-den" marque un tournant dans la carrière de Kurosawa : premier film en couleurs et fin de sa collaboration avec l'acteur Toshiro Mifune. Le regard du cinéaste paraît ici plus pessimiste que dans "Les bas-fonds", même si l’utilisation quasi-expérimentale de la couleur vient apporter une nouvelle fraîcheur, contrebalançant l’horreur de ce quartier dominé par les pulsions agressives de sa population. Pour échapper à la réalité, les personnages doivent faire appel à leur imagination. De fait, les lieux et les décors, volontairement flous et abstraits, confirment l’importance de cet imaginaire. Mais "Dodes’ka-den" est avant tout une magnifique métaphore sur le cinéma, à travers le bouleversant Rokuchan : en conduisant ce faux tramway dont seuls les bruits se matérialisent, ce personnage célèbre à sa façon la puissance du rêve sur la réalité, unique exutoire à la misère du quotidien.

Mardi 9 mai 2017 à 20 h – Centre des Arts 14-16 rue de la Libération Enghien – Tarif : 5 €, tarif réduit : 3,5 €- Projection suivie d'un débat avec l'historien Jean Douchet.

 

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