"Nat & Cat" nous offre le récit de leur aventure sur le Trophée des Sables. Passionnant.

En octobre, Nathalie de Deuil-la-Barre et Cathia d'Enghien participaient au trophée "Roses des Sables", le célèbre rallye solidaire qui se déroule dans le désert marocain. (voir article)
Après ces 7000 km (aller et retour au départ du Val d’Oise) et 70 kilos de matériels acheminés dans la voiture pour les enfants dans le besoin, nos deux aventurières nous offrent un récit touchant et passionnant : elles nous racontent leurs joies, leurs galères et... ce bonheur partagé par deux amies
« Nous ne pouvions imaginer ni l’une ni l’autre que nous nous aimions autant. Jamais, notre amitié n’a failli, bien au contraire, dans l’épreuve, celle-ci s’est encore davantage renforcée. »

Grand merci à Nathalie et Cathia pour ce cadeau que je suis heureux de partager avec les lecteurs du journal :

Nous voici donc de retour, après un périple de près de 7000 km réalisé en deux semaines.
Voici donc le temps de vous conter avec humilité et gratitude cette aventure exceptionnelle, cette aventure inoubliable.
Cette rencontre avec un pays à la magie insoupçonnée. Cette rencontre aux multiples sourires, que ceux-ci viennent des enfants ou de tous les autochtones croisés sur des chemins chaotiques et venus de nulle part.
Nos cœurs sont remplis de bonheur. Nos têtes voient défiler des paysages désertiques tous plus beaux les uns et que les autres. Nos esprits sont connectés à ce pays que nous ne pourront oublier.
Alors bien sûr, au fur et à mesure de notre périple, la fatigue s’est installée mais elle ne l’a jamais emporté sur notre ténacité à vouloir aller jusqu’au bout et ne rien manquer.

Imaginez un peu. Une traversée de la France sous la pluie, entre les camions. Suivie de l’Espagne qui nous a réservé une surprise inattendue puisqu’au milieu de cet accueillant pays, alors que le moteur de notre cher Discovery ne ronronnait pas comme à son habitude,  nous avons dû après de multiples tergiversations et le secours téléphonique improbable de Fabrice, sectionner une courroie, si si, et renoncer à la possibilité de disposer de la climatisation. Ouf, nous sommes reparties, haut les cœurs et dans la bonne humeur !
Nous ne savions pas encore qu’il fallait nous lever à 3h du matin le lendemain pour rejoindre le port d’Algésiras et embarquer sur un énorme bateau qui nous a permis d’atteindre Tanger et d’enchaîner sur la traversée du Maroc. C’est en effet dix-sept après après – depuis 3h du matin – que nous avons découvert notre premier bivouac qui annonçait la première étape du Trophée dès le lendemain matin, lever prévu à 6h du matin !
Mais peu importe, le raid était enfin à notre portée ! Et le plaisir fut immense sur chacune des sept étapes qui nous étaient réservées. Pilote ou copilote au gré des étapes, nous avons mené notre voiture avec brio et su décrypter un road-book qui nous indiquait où aller. Cap 180, cap 350, oued cruel, whoop whoop, piste KC, hors pistes, check point, check point virtuel – si si ! - franchissement, cailloux, sable mou, végétations, dunes, escaliers, lac salé, palmeraie, ruines, petit village, radier, cairn et autres kif kif… autant de formulations et d’indications comme parfaits reflets de ces paysages variés que nous avons eu la chance de parcourir…

Toutes nos émotions ont été poussées à l’extrême par tant de beautés mais aussi par la nécessité d’une concentration permanente durant les huit heures en moyenne que nous passions chaque jour dans la voiture. Nous en oublions d’ailleurs de nous alimenter mais jamais de boire ! Le désert marocain est d’ailleurs jonché de nos quelques traces d’urines laissées au détour d’un arbre ou d’un caillou…
Et puis nous avons été confrontées aux aléas de la mécanique puisque, malgré un chouchoutage quotidien chaque matin de notre véhicule en vérifiant tous les niveaux possibles et imaginables, pression des pneus et tutti quanti, celui-ci a cassé alors que nous étions à 30 km de l’arrivée de la plus grande étape. Cette fameuse étape marathon, sur deux jours et un bivouac seules dans le désert entre les deux jours pour « tenter de dormir », n’a pu être comptée au classement car la transmission nous a lâchées… Tractées sur les 30 derniers kilomètres, notre stress était à son comble car nous ne savions pas à ce moment donné si la voiture était réparable et si nous pouvions continuer le raid avec, dès le lendemain, l’étape tant attendue : celle des dunes !
Finalement, après un aller-retour de 120 km chez Saïd, le garagiste réputé du village d’Erfoud et quelques négociations « financières », la voiture fut réparée et nous avons pu rentrer à notre bivouac si heureuses de repartir dés le lendemain. Pas de douche ce soir là une fois encore, la dégringolade dans le classement mais une joie extrême de poursuivre cette si belle aventure !
Enfin, au-delà du plaisir de la conduite dans ces merveilleux paysages, le Trophée Roses des Sables restera aussi une aventure de rencontres. D’abord la rencontre avec les enfants du désert avec lesquels nous avons passé une après-midi entière et durant laquelle nous avons pu remettre en, mains propres les 70 kg de dons que nous avons emportés. Une après-midi exceptionnelle puisque nous avons été accueillies dans des familles qui nous avaient préparé le couscous que nous avons partagé tous ensemble. Nous n’oublierons pas ces enfants qui vivent avec si peu de choses, dans des conditions très précaires et qui pour la plupart nous réclament des stylos, des cahiers et des cartables dan l’espoir de vivre une scolarité normale.
Les rencontres, il y en a eu d’autres bien entendu. D’abord avec certains équipages avec le bonheur de connaître la bienveillance, la gentillesse et la sincérité de Maryline et de sa fille Elodie, de Carine et d’Elizabeth, de Sandrine et d’Elodie, de Nadine et de Leina…. Et puis tous ces bénévoles, notamment les mécanos qui ont su d’être d’un grand secours et toujours disponibles lorsque nous en avions besoin.

Il y aurait tant à vous raconter mais nous croyons que l’essentiel est déjà là.
Il manque peut-être une chose intime que nous voulions vous faire partager. Nat et Cat, c’est une histoire d’amitié depuis plus de 10 ans. Le Trophée Roses des Sables est une parenthèse dans une vie, éprouvante d’émotions – si belles soient elles – et de fatigue. Nous ne pouvions imaginer ni l’une ni l’autre que nous nous aimions autant. Jamais, notre amitié n’a failli, bien au contraire, dans l’épreuve, celle-ci s’est encore davantage renforcée.
Alors MERCI infiniment pour chacun de vos soutiens. Grâce à vous, nous avons réalisé ce qui semblait être un rêve, et nous revenons avec nos cœurs chargés d’amour et de sourires à la vie. 
Nathalie et Cathia