"Les chroniques de Moritz" : Comment protéger son QI ?

Rassurez-vous : notre cher Moritz na va pas déménager en 2019 malgré ses pensées... Grâce à Gérard Pouettre (écriture) et Jean-Marie Brochard (illustration), qui veillent sur lui, il nous fait part, une nouvelle fois, de ses nouvelles réflexions sur cette société qui évolue.

Comment protéger son QI ?

Moritz s’interroge sur l’éventualité de déménager. L’information selon laquelle la pollution de l’air ferait baisser le Quotient Intellectuel l’a perturbé. Certes cela concerne des tests en lettres et en mathématiques et les effets sont plus forts sur les hommes seniors donc il serait moins concerné. Mais peut-être que des compétences félines sont aussi affectées. Il a envoyé un message sur LCP (Le Chat Pollué) pour demander des tests.
En désespoir de cause, il pensait s’orienter vers les pôles, là où l’air est le plus pur mais une ruée vers l’arctique et l’antarctique semble se préparer : nouvelles routes maritimes, nouvelles matières premières et même tourisme ! Dans son dernier rêve, il imaginait une planète des chats qui échapperait à toutes les nuisances. La nature produirait tout ce qui est nécessaire à une vie féline confortable.

Pourquoi pas une planète Chat puisque les finlandais viennent de créer sur une île isolée un camp de vacances réservé aux femmes ? Pourquoi cet Eden serait-il le monopole du sexe féminin ? Mais alors les hommes vont vouloir aussi leur île ? On commence par des vacances puis, finalement, on risque un jour d’être tous séparés, s’attriste Moritz.

Contentons-nous de pratiques moins radicales telle que la sylvothérapie : observer les arbres, parler aux arbres, toucher les arbres, les étreindre. Au Japon, le bain de forêt est une pratique médicale pour retrouver de l’énergie. En s’inspirant des chaponais, Moritz fait chaque jour ses griffes sur un arbre pour détendre son corps, se déstresser.

Marcher dans l’herbe complète cette sylvothérapie : il a lu dans le bulletin du CNRS (Chat Nature et Recherche Scientifique) que les angles droits de la ville et les parcours linéaires étaient un obstacle aux pensées positives ; par contre, les images provenant d’une promenade au hasard sur l’herbe dans un parc ou à la campagne avaient un effet protecteur contre la dépression et l’anxiété. Depuis, au lieu de suivre les allées du jardin, Moritz se promène en zigzag, évite les angles des murs, regarde vers l’horizon. Il semble effectivement plus détendu.

Pour rester dans l’herbe, il existe une autre méthode pratiquée par les seniors de Californie : la prise de cannabis. Ils sont même accros car ils peuvent le prendre sous toutes les formes : des crèmes dessert, du chocolat, des huiles, de la vaporisation… Et leur santé s’améliore considérablement. En attendant, Moritz se contente de l’herbe à chat sans dépasser la dose.
Les herbes sont aussi au cœur de la médecine indienne mais beaucoup d’indiens n’ont pas d’accès aux soins. Ils ont donc créé un train de la santé qui soigne la population aux différentes stations d’un long périple. Moritz trouve que c’est une excellente idée. Pour autant, il ne déménagera pas en Inde.